Point de vue : Sénatoriales, suites…


Jean-Michel Baylet est battu alors que c’était son terrain électoral de prédilection. Grâce au Conseil Général et sa capacité distributive en terme de soutien financier à certains investissements et à certains frais de fonctionnement des communes, Jean-Michel Baylet considérait qu’il bénéficiait légitimement en retour du soutien des maires aux élections sénatoriales. Si on évoque les invitations d’élus locaux au château ou dans les jardins, les possibilités d’embauche, avec les 1500 emplois au conseil général, le rôle de la Dépêche du Midi qui peut valoriser ou éreinter l’action d’un maire, tout cela permet de constituer une clientèle dont on peut penser qu’elle manifestera sa reconnaissance.
Cette fois, il n’en a rien été. Pour plusieurs raisons me semble-t-il :
– La 1ère, c’est la poussée à droite avec les municipales, la perte de certaines communes comme Moissac. Les grands électeurs ont changé mais pas au point de donner ces résultats
– La 2ème raison est incontestablement le rejet progressif du « système Baylet » : la manière autoritaire, brutale, méprisante avec les partenaires politiques, insultante avec les adversaires, le manque de respect des autres, la suffisance ont généré beaucoup de ressentiment. Par exemple chez les socialistes : au niveau national, François Hollande, le gouvernement, le PS, dans la situation difficile et tendue dans laquelle ils se trouvent, ont tout cédé à M. Baylet. Et ce, au mépris de l’avis des socialistes locaux. Mais ce n’est pas la première fois, et cette situation explique l’affaiblissement constant du PS dans ce département. Par centaines, les militants et sympathisants ont claqué la porte ou sont partis sur la pointe des pieds, n’acceptant plus cette dépendance totale à la personne de JM Baylet.
Pour les autres partenaires, dont les verts, l’ignorance à leur égard depuis des années, justifie le maintien au 2ème tour de leur candidat. Mais ce serait une erreur de résumer cette défaite seulement en terme politique, la plupart des élus locaux n’ont pas d’appartenance politique et leur choix a été déterminé par d’autres considérations. C’est bien la défaite d’un homme, d’un système, d’un comportement, plutôt qu’une défaite politique.
Le maître du département a cru qu’il pouvait indéfiniment et impunément se servir des gens, les promouvoir, les reléguer au gré de ses ambitions. Le système Baylet s’est écroulé dimanche dans une élection qu’il n’aurait normalement pas dû perdre.
C’est le crépuscule d’un système et la démocratie y gagnera sa place. Le débat n’est pas médiocre, il n’existe pas.
A près de 70 ans, M. Baylet vient de perdre toute chance de retrouver un mandat national. Le système est gravement ébranlé et annonce déjà des élections départementales plus que difficiles.
Peut-être, Jean-Michel Baylet, après avoir régné sur ce département depuis presque 40 ans, aura-t-il la sagesse de prendre une retraite méritée. Ce pourrait être l’occasion d’un renouveau dans ce département, un souffle d’air frais, avec la possibilité d’échanges, de débats, afin que les Tarn et Garonnais puissent enfin, en toute liberté et connaissance des choses, décider de leur destin.
JPN

2 réflexions sur “Point de vue : Sénatoriales, suites…

  1. Mais avant Jean-mi, on avait maman ,et avant il y avait papa, bientôt certainement le petit Baylet, les plus agés, comme moi ,n’ont connu qu’une dynastie qui a régné sans partage sur le département. Il reste la ministre du » district des deux rives ». Après la veste des cantonales à Castel, il n’est pas sur qu’on la revoie!
    Souhaitons que ces sénatoriales marquent la fin de près de soixante dix années de Bayletisme. Pour cela il faut que le PS et toute la gauche se ressaisissent. Prochain rendez-vous:2015 pour les cantonales.

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