Finie la chirurgie orthopédique à Moissac?
Le 28 octobre s’est tenue à Montauban une réunion consacrée à la filière chirurgie au sein des hôpitaux publics de Tarn et Garonne. Ses conclusions dessinent d’inquiétantes perspectives pour Moissac. On parle dans une note de synthèse, de créer un pôle de chirurgie orthopédique à Montauban avec l’ambition de développer la chirurgie du rachis (la colonne vertébrale) et de créer une unité « SOS main ». Mais surtout on dit, première hypothèse, que Moissac serait contraint de ne faire que de la chirurgie ambulatoire (on entre le matin et on sort le soir). Les lits en chirurgie orthopédiques seraient donc fermés au profit de Montauban.
La deuxième hypothèse est pire. On évoque la fermeture totale de la chirurgie orthopédique, ne laissant à Moissac qu’un service de consultations assurées par les chirurgiens du pôle. Il est vrai que Montauban lorgne depuis longtemps sur les patients de l’hôpital de Moissac, toujours plus nombreux à faire confiance à ses chirurgiens et à ses équipes médicales, au demeurant de grande qualité. L’arrivée du docteur Nesri, spécialisé dans les articulations, épaules et genoux, a de ce point de vue dopé une demande provenant d’un bassin de plus de 70 000 personnes. A tel point que l’embauche d’un deuxième chirurgien, serait envisagée par la direction de l’hôpital de Moissac. L’enjeu, en fait, c’est la chirurgie programmée, celle qui ne relève pas des urgences. Celle qui constitue, l’expression est rude, le fond de commerce des hôpitaux. Mais c’est oublier un peu vite ce qui s’est passé lors de la fermeture de la maternité de Moissac: Montauban n’a récupéré que 10% à peine des accouchements, les autres sont partis ailleurs, dans le privé.
Tout commence et tout finira certainement par ce que les technocrates de la santé appellent un Projet médical de territoire. Cette démarche a pour but en effet « de définir un projet médical restructurant sur le territoire qui permette de dégager des marges d’abord pour financer l’exploitation et ensuite pour investir »
Des décisions qui tardent à venir
Voilà donc un « beau » projet de territoire qui ressuscite le fantôme du Grand hôpital unique en Tarn et Garonne. Et si, on peut encore parler de gamberge, d’hypothèses de travail, il faut cependant s’inquiéter pour Moissac. Pourquoi, alors qu’il s’achève à la fin du mois, le contrat d’un des anesthésistes de l’hôpital n’a-t-il pas encore été renouvelé? On voudrait le voir partir qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Et chacun sait bien que sans anesthésiste, on peut faire une croix sur la chirurgie, orthopédique ou pas. Et donc sur l’hôpital en tant que tel! La mairie de Moissac ne semble pas avoir pris la mesure de ce qui se trame. A moins qu’elle préfère fermer les yeux sur un projet que porte nombre de ses amis politiques. Les personnels du Centre hospitalier s’inquiètent. Les couloirs bruissent de mille rumeurs qui pourraient très vite se transformer en juste colère.
Pourquoi les travaux de rénovation des urgences n’ont-ils pas commencé? Différés une première fois, le maire de Moissac les avait annoncés pour la fin de l’année. Il n’en sera rien! Au mieux, ils commenceront à l’été 2015! Ces reports sont suspects et laissent planer un doute sur les engagements de l’ARS et de la Direction départementale des Urgences. Il est vrai que les 3 millions d’euros concédés naguère à Jean Paul Nunzi, auraient servi à boucher les trous de gestion. Curieuse pratique qui aurait fait passer l’enveloppe de la case investissement à la case fonctionnement! On annonce maintenant un audit général des structures hospitalières de Montauban et de Moissac. Un audit dont on a du mal à imaginer qu’il pourrait être défavorable à la ville. Sauf à oeuvrer en service commandé. Certains, dans ce Tarn et Garonne vieillissant, verraient bien l’hôpital de Moissac devenir une structure gériatrique, une sorte d’hospice qui ne dirait pas son nom!
Les chirurgiens de l’hôpital de Moissac, et le docteur Nezry en particulier, extrêmement compétents, doivent pouvoir continuer à exercer la chirurgie orthopédique dont nous avons besoin sur ce territoire de l’Ouest du département. J’ai été opérée le 15 octobre 2014 d’une prothèse de hanche dans cet hôpital après avoir subi d’autres interventions du même genre dans d’autres établissements de la région. Je remercie toute l’équipe de Moissac, médecins infirmières, personnel soignant et de service pour le suivi qu’ils apportent à chaque patient. Il ne faut en aucun cas que ce service disparaisse. Tous les habitants de ce secteur ont besoin de soins de proximité et il est temps que nos décideurs se penchent sur le problème de la rénovation des urgences. On ne peut admettre que le financement pour l’investissement (3 millions d’euros) obtenu par l’équipe Nunzi soit utilisé pour combler des déficits de fonctionnement !!!
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J’ai moi aussi un ami qui a été opéré il y a peu d’une prothèse à la hanche à Moissac. Il s’est très bien remis et actuellement il est prévu de l’opérer pour lui placer une prothèse au genou,
Il est décidé car il a pu apprécier le travail du docteur Nezry
Il a une parfaite confiance en lui et pense que l’on ne pourrais avoir meilleur chirurgien.
Il serait dommageable pour Moissac de perdre un tel service.
Quant au 3 millions d’euros disparus, Subventions d’équipement utilisée en fonctionnement, C’est plus que surprenant
Normalement, les fonds d’investissement ne peuvent pas revenir dans le fonctionnement
C’est plus que curieux en effet. Il y a de quoi se poser des questions.
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