Le budget était le plat de résistance du dernier conseil municipal. Pas de changement depuis le Débat d’orientations budgétaires. Toujours le même budget, sans ambition, exclusivement soucieux de répondre aux attentes, le maire l’a avoué sans détours, de sa clientèle.
L’opposition de gauche a donc voté contre ce budget. Dans son intervention, Gérard VALLES a dénoncé une nouvelle fois, un budget de régression, sacrifiant au tout sécuritaire: nouveau poste de police, 24 caméras de video-surveillance en plus, première tranche d’un dispositif qui en comptera une cinquantaine…
En matière d’investissement, la majorité UMP est sans projet, sinon celui d’installer à grands frais une aire de camping cars, qui par ailleurs aurait pu être donnée en concession. On connaît bien l’avantage de ce type de montage: offrir à Moissac, sans bourse déliée, un équipement susceptible d’élargir les capacités d’accueil de la ville. Et éventuellement de lui rapporter une redevance!
Dans ce budget, pas un seul projet ouvrant des perspectives de développement susceptible de déboucher sur des créations d’emplois, pas même un peu d’imagination pour trouver des économies, donc des capacités de financement et ainsi s’ouvrir des marges de manœuvre en cette période de vaches maigres…
On a du se tromper de film: la ville espérait des capitaines courageux, elle s’est donnée des boutiquiers frileux.
Même chose aussi pour ce qui concerne le fonctionnement. Le maire avait fait procéder à un audit, qui pointait, entre autre, une organisation défaillante des services municipaux et une masse salariale préoccupante. Résultat: rien! La réorganisation s’est bornée à virer le DGS ( directeur général des services) pour en embaucher un autre. L’audit pointait la nécessité d’un DRH (directeur des ressources humaines). Les agents attendront des jours meilleurs!
Et les impôts? N’en déplaise au maire, ils augmentent. À cause des bases qui ont été réévaluées. La mairie qui a provisionné d’importantes enveloppes au titres de dépenses imprévues (on se demande bien pourquoi de telles précautions) aurait pu gommer cette augmentation en diminuant les enveloppes en question. Mais elle préfère s’assurer, voire se rassurer, à moins qu’elle ait un autre projet dont elle ne veut pas parler.
La zone du Luc en panne, avec un investisseur qui n’a pas l’air pressé de tenir ses engagements, un lycée dans l’attente d’une décision de l’état sur les zones inondables – une étude de 40000 euros va être lancée – un hôpital sur lequel plane toujours la menace de la fermeture de la chirurgie, des commerces de centre ville qui régulièrement mettent la clé sous la porte… La situation est loin d’être maîtrisée et comme dirait un ancien premier ministre, on ne voit pas le bout du tunnel.
C’est d’autant plus vrai que l’on ne voit pas la mairie agir, encore moins avoir des résultats : ni sur l’immigration, ni sur la renégociation des taux d’intérêts des emprunts (12 millions d’euros), ni sur les quelques rares implantations qui pourraient se poser chez nous. C’est le cas d’un projet d’IME, institut médico éducatif destiné à accueillir des jeunes handicapés du département. Ira-t-il à Castel ou se posera-t-il à Moissac?
La mairie parle, elle promet, mais comme sœur Anne, on ne voit rien venir. Inquiétant pour l’avenir!