Le Pinel vaut-il plus que l’Alary? Les experts socialistes, au premier chef, Christophe Borgel, député de Haute Garonne et responsable des Fédérations, se prennent la tête sur cette épineuse question.
Le chantage de Jean Michel Baylet ravage une fois encore les rangs socialistes. Dépité, avide de vengeance après ses défaites électorales, le patron du PRG exige pour sa protégée le poste de 1° vice présidente. A défaut de quoi, il menace de rejoindre Philippe Saurel, le maire de Montpellier, en délicatesse depuis l’affaire Frêche avec la rue de Solférino, et bien sûr avec la Fédération de l’Hérault.
Cette revendication « radicale » est totalement incompatible avec la représentation des territoires. A Midi Pyrénées la présidente, au Languedoc Roussillon le 1° vice président. Un difficile équilibre avait été trouvé. Damien Alary qui préside encore cette région, tient mordicus à cette répartition des rôles. On le comprend. La surdouée n’est pas disposée à se laisser conter violette! L’oukase PRG est aussi indéfendable. Deux ministres femmes en tête de liste, ce serait faire peu de cas de la parité et interdire pour quelques années encore, le nécessaire renouvellement des responsables. Enfin, sauf à se renier, Philippe Saurel ne pourra faire un accord en bonne et due forme avec les Radicaux, il crie trop haut et trop fort son aversion pour les accords de partis!
Comme on disait naguère, pendant l’été le combat continue. Feutré, à peine relayé par quelques journalistes pugnaces! Les militants n’en sauront rien ou pas grand chose, eux qui ont voté très majoritairement pour l’équipe Delga-Alary. Une consultation dont on mesure jour après jour le peu de valeur qu’elle a aux yeux des appareils politiques. Une fois de plus, le PS est en passe de se coucher devant ce « partenaire » qui n’a ni consistance idéologique, ni poids électoral, et qui a voté, au Sénat en particulier, contre nombre de textes d’inspiration socialiste. Majoritaire, le PS apparait comme le vassal non pas d’un parti, mais d’un groupe de presse, La Dépêche, qui vient de réaliser l’accord parfait en contrôlant désormais la grande majorité des médias du Languedoc Roussillon. N’est-il pas surprenant que l’empire Baylet s’étende désormais sur le territoire de la nouvelle grande région? N’est-ce pas au passage une grave atteinte au pluralisme que nombre de beaux esprits, j’en fus, dénoncèrent, quand Hersant, le « Papivore » ambitionnait de racheter titres après titres.
Passer tout par dessus bord, militants, élus, convictions… Perdre son âme dans un marché qui donne de la politique la pire des images, celle de la course aux échalotes… pourquoi le PS n’a-t-il pas mis autant d’ardeur et de constance à rassembler les autres partenaires de gauche et qui ont sur le terrain de l’engagement politique, du projet sociétal, d’aussi grands mérites, pour le moins, que le PRG?
Poser la question, c’est peut-être y répondre. Sur la plage, à la montagne, ou au fond d’un verdoyant bocage, gardez l’oeil ouvert et les neurones en alerte. Le PS, la gauche peuvent encore avoir besoin de vous.