Il n’est plus au Sénat, qui est l’émanation des collectivités locales, il n’est plus président du Conseil départemental de Tarn-et-Garonne, voilà qui lui donne toute légitimité pour occuper ce ministère de l’aménagement du territoire. C’était en substance le tweet ironique d’ un ancien ministre socialiste de la région. J’ajouterai que Jean Michel Baylet, il s’agit de lui, a souvent fait défaut au gouvernement quand il siégeait encore au palais du Luxembourg. On peut déduire de cet épisode que François Hollande n’est pas rancunier (version optimiste) ou que J.M. Baylet dispose encore de forts arguments: un groupuscule dont l’influence est sans commune mesure avec son poids militant, un groupe de presse qui empile les titres, des participations dans diverses entreprises régionales. Mine de rien, l’homme est à la tête d’un petit empire, une sorte de Robert Hersant d’Occitanie!
Pas de doute, ça impressionne même en haut lieu. Mais ça interroge aussi. Outre le cumul de fonction, on voit mal en effet comment un seul homme peut à la fois diriger un ministère et une entreprise. Les réseaux sociaux se sont très vite émus de la situation: peut-on être ministre et patron de presse? La loi ne l’interdit pas, mais l’éthique le condamne. Que dit la charte de déontologie que F. Hollande a demandé à ses ministres de signer? Certes, il y eut Dassault, ou encore Hersant, mais ils ne furent que députés. Les commentateurs, quelques politiques se mettent ces jours-ci à faire chorus pour dénoncer cette situation, moquer la « une » et l’éditorial de la Dépêche du Midi, seul journal en France à louer le remaniement ministériel.
Pour le coup, on peut soit s’étonner, soit s’inquiéter: politiques et confrères journalistes ont dû avoir ces dernières années des problèmes de prothèses, auditives ou visuelles. Car il y a longtemps, qu’ici en Tarn et Garonne, on sait bien que ce journal est d’abord un outil au service des intérêts familiaux et personnels de J.M. Baylet. On le sait, l’a dit, l’a écrit… Nombreux sont ceux et celles qui peuvent témoigner de la manière dont cette petite Pravda traite ceux qui n’ont pas l’heur de plaire au Maitre. Du jour au lendemain, ils n’ont plus d’existence publique, ils disparaissent des photos, ils ne sont plus cités dans les compte-rendu de réunion, quand ils ne sont pas cloués au pilori médiatique. Les plus anciens se souviennent encore de cette « une » du journal, qui titrait, sur 5 colonnes, « Le traitre ». L’ancien maire de Lauzerte n’avait pas soutenu Madame mère, Evelyne Jean Baylet, qui avait alors perdu la présidence du département.
Le nouveau ministre de l’aménagement du territoire cédera peut- être son fauteuil de Président du groupe. Cela n’y changera rien, son ex épouse et son fils, promu récemment directeur général, sont là pour veiller au grain. Nous fûmes jadis nombreux à dénoncer Robert Hersant, « le papivore », coupable d’acheter les uns après les autres, les journaux de l’après guerre. La concentration des titres est une atteinte grave au pluralisme de la presse et donc à la démocratie. Politiques, syndicats n’y voient rien à redire. Alors où est le problème?
L’empire de presse du ministre de l’aménagement du territoire
Édifiant : merci.
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Voltaire louait le « Despotisme éclairé » étant entendu que le despote en question ne devait songer qu’au bien du peuple…Las! en 2016…nous sommes, paraît-il, dans un régime démocratique… les despotes existent et prospèrent toujours mais…ils ne sont plus éclairés!
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Merci à J Vingtras de mettre, une fois encore,l’accent sur la main mise sur la région par l’héritier Baylet -alias Jean Michel ! Jane m
Envoyé de mon iPhone
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francinedario@orange.fr a aimé votre message en utilisant Boxer sur Cyanogen OS
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