« En Marche » trébuche sur le Tarn et Garonne. En investissant sur la première circonscription P Mardegan, UDI, aujourd’hui en délicatesse avec B. Barèges, la maire de Montauban, dont il fut un des affidés, le mouvement d’E Macron n’a guère surpris. Tant l’impétrant semblait sûr de son fait et n’en faisait pas mystère! Mais comment parler de renouvellement quand sur la deuxième circonscription, le parti du Président a décidé de laisser le champ libre à S. Pinel. Pas de candidat « macronien » face à la présidente du PRG! Une faveur, une « habileté » qui n’a rien à envier aux petits arrangements entre amis dont les Radicaux sont depuis longtemps les champions incontestés. Il faut voir dans cette « bienveillance » la main de J.M. Baylet qui s’est, les dernières semaines, dépensé sans compter, pour « sauver » sa protégée. Y parviendra-t-il ? Rien n’est moins sûr !
Dans cette deuxième circonscription, l’offre politique, du centre à l’extrême gauche, s’annonce pléthorique et vide de sens. Outre S. Pinel, seront en lice les Verts, les Insoumis, et les Communistes qui sont fâchés avec Jean Luc Mélenchon. Ça fait beaucoup pour un territoire fortement ancré à droite où le Front national flirte avec les 30% au premier tour de la présidentielle. Fallait-il dès lors ajouter à la confusion et présenter une autre candidature, « indépendante » car privée du soutien d’un PS toujours lié par un accord avec le PRG ; privée surtout de l’onction d’ « En Marche » qui a préféré faire une fleur à Mme Pinel ? Cela on s’en doute a fait débat dans les rangs de toutes celles et de tous ceux qui aspirent ici à une respiration démocratique. Mais une telle démarche aurait été vouée d’entrée de jeu à l’échec. Elle aurait risqué de surcroit d’apparaître motivée par la seule ambition personnelle, pire encore par le dépit ou la rancune. On fait mieux en guise de programme politique ! Sans parler des conséquences qu’elle aurait pu avoir sur la première circonscription où la socialiste Valérie Rabault n’aura pas la partie facile et dont il faut assurer la réélection.
Pour revenir à la deuxième circonscription, Castelsarrasin-Moissac, et si l’on se réfère aux résultats du premier tour de la présidentielle, on pourrait bien avoir le 18 juin prochain une triangulaire, voire une quadrangulaire. C’est dire l’embrouillamini politique de ce département, de cette circonscription en particulier. Et il n’est pas dit que la candidate du PRG qui se pare déjà des plumes de la majorité présidentielle, prend même la pose sur une photo jaunie avec E. Macron, fasse le plein des voix PRG, PS et « En Marche ». Elle dispose certes d’un petit bonus de départ, mais nombreux sont les électeurs de gauche et de droite qui ne semblent pas disposés à lui donner leurs suffrages. L’heure de vérité n’est plus très loin.
Quel que soit le résultat des législatives, il faudra, à gauche et plus loin chez les progressistes de tout poil, rebattre les cartes. Tout reprendre à zéro. Cela n’a pas été possible avant les élections, pris que nous étions dans la nasse de partis clientélistes, claniques, à bout de souffle. Cela n’est toujours pas permis par « En Marche » dont on pourra longtemps se demander ce qui dans sa décision l’a emporté : le travail de Jacques Mézard, sénateur PRG, compagnon de route d’E Macron et nouveau ministre de l’agriculture, ou l’incapacité à entendre ce que lui disait le terrain, au premier chef, les quelque 600 adhérents Tarn et Garonnais… qui marchaient, qui marchaient !
Qu’importe, le renouvellement est inéluctable, tant les citoyens de ce département aspirent à renverser la table. Il nous reste à y travailler. Avec eux !