Hôpital: des signaux d’alerte


Notre hôpital est comme l’oiseau sur la branche: en recherche permanente d’équilibre. Cette année il va concéder un déficit d’exploitation de 900000 euros environ, et 500 000 euros pour l’EHPAD les Grains dorés. Un résultat fâcheux alors que l’avenir de notre structure hospitalière n’est pas assuré, en dépit de ses performances en médecine et en chirurgie. Ces mauvais résultats financiers sont semble-t-il la conséquence de deux phénomènes qui n’affectent pas que notre Chic (centre hospitalier intercommunal). Il y a d’abord l’explosion de l’intérim. Il devient en effet de plus en plus difficile de recruter des médecins désireux de travailler à Moissac. Pour faire face aux besoins, l’hôpital se tourne vers les intérimaires, d’autant plus chers qu’ils sont demandés. Deuxième facteur d’explication: l’augmentation de l’absentéisme parmi le personnel soignant. Là aussi, les syndicats s’inquiètent des postes vacants, des difficultés à trouver des remplaçants, d’où pour les personnels en place, une surcharge de travail qui peut très vite devenir insupportable pour les agents et problématique pour la qualité des soins aux malades.

Du coup Jean Paul Nunzi, président du Comité de défense de l’hôpital a mis en cause, dans son rapport moral, la politique du gouvernement en matière de santé. Ce qui n’était pas pour déplaire au maire de Moissac qui a fait chorus pour dénoncer les baisses de subventions aux collectivités territoriales. Mais aux économies dont les conséquences sont d’autant plus dures que cette politique n’est pas assortie de profondes réformes, il faut ajouter quelques interrogations sur le fonctionnement de la nouvelle organisation de la santé dans les territoires. La loi santé de 2016 a mis en place les GHT, groupements hospitaliers de territoire. Résultat, Moissac doit fonctionner avec Valence d’Agen, Négrepelisse, Caussade et surtout Montauban. On nous promettait alors complémentarité et mutualisation. Aujourd’hui le tableau s’assombrit: les médecins montalbanais rechignent à venir à Moissac et préfèrent s’ils ont besoin de renforts médicaux, prendre des intérimaires plutôt que les spécialistes moissagais. Certains le craignaient, mais cela se dessine: Montauban prend progressivement la main. Le maire de Moissac qui avait soutenu la création du GHT, répète qu’il faut avoir confiance et ne pas dénigrer notre hôpital. Foi du charbonnier ou politique de l’autruche? Ce qui est sûr, c’est que 2018 ne sera pas plus rose: la direction du Chic prévoit une optimisation des moyens, en clair des coupes sombres et une réduction de l’intérim médical. Mais alors, la structure sera-t-elle en capacité de répondre aux besoins? Mauvais scénario!

Ouf!

L’EHPAD de Castelsarrasin sort enfin du tunnel. La vieille bâtisse est en cours de démolition, les 69 pensionnaires ont été relogés à Moissac dans un bâtiment fermé depuis 2012. 250 lits sont prévus dans la nouvelle institution dont les travaux vont commencer en avril prochain pour un coût estimé à 17 millions d’euros. Les collectivités, Castelsarrasin, Département, financent une partie de l’ouvrage, le reste, soit près de 11 millions sera fourni par l’emprunt. Les familles des résidents craignent bien entendu une augmentation des tarifs, elles qui assurent 75 à 80% des recettes de l’EHPAD.

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