Grand Site, c’est un label, des subventions et une communication à l’échelle du continent.
La région Occitanie compte à ce jour 17 Grands sites, conséquence d’un appel à projets lancé en septembre par le Conseil régional. Montauban qui candidatait pour la première fois, fait son entrée dans ce club très fermé. Moissac n’y figure pas. Et pour cause, elle n’a toujours pas déposé son dossier. Elle a jusqu’au 31 janvier pour le faire.
« Formalité » allez-vous dire « avec le patrimoine que nous avons, pas de souci !» Pas si sûr ! Avec la création de la grande région Occitanie, les critères sont devenus plus durs, le cahier des charges plus contraignant. Du coup, face à une concurrence qui a quelques beaux atouts et atours, Moissac a raté le coche, le premier. Pour monter dans le second, elle devra faire la preuve de sa capacité à irriguer, à structurer un territoire entier. L’abbaye qui doit paraît-il son existence à un jet de javelot de Clovis vainqueur en 506 des Wisigoths, est pourtant au cœur d’une constellation que dessinent les Chemins de Saint Jacques ou l’entreprise clunisienne pour ne parler que de ceux-là. Moissac serait fondée à se tourner vers Figeac, Conques ou encore Rocamadour. Il y a là me semble-t-il, de possibles dialogues historiques et artistiques qu’aurait pu organiser sans difficulté le label Grands sites. Raté. Le Conseil régional a préféré la géographie à l’histoire. Rocamadour fait ainsi équipe avec la vallée de la Dordogne, quand Figeac devient la porte des vallées du Lot et du Célé. Montauban s’élargit avec le Grand Montauban. Jusqu’où ?
Venue récemment à Moissac pour faire le point sur l’avancement du dossier, une émissaire de la région a expliqué à la municipalité qu’il fallait dans cette affaire lier le sort de Moissac à celui de Montauban. Faute de s’être concertées, et pourtant elles sont dirigées par des équipes de la même famille politique, les deux villes se sont engagées dans un cavalier seul. Du coup, Moissac est condamnée à présenter un dossier impeccable, conforme au cahier des charges et séduisant de surcroît. Car trois hypothèses sont désormais sur la table :
- Moissac garde sa couronne, toute seule, comme une grande et tout va bien
- Moissac devient un satellite du Grand Montauban et perd de facto son titre officieux de porte d’entrée du tourisme dans le département.
- Moissac n’est plus Grand site. Ite missa est !
Disons-le tout net, cette affaire est mal emmanchée. La Commission tourisme de Terres des Confluences n’a eu droit au début du mois qu’à une information. Au cours des échanges, le tout jeune Office de tourisme intercommunal, comme les élus de Moissac ont été incapables d’exposer leur stratégie, de donner leur vision. En ont-ils une aujourd’hui ? Et pourquoi n’ont-ils pas remis leur dossier lors du premier appel à projets, laissant le champ libre à Montauban ? Croisons les doigts, mais si le pire n’est jamais sûr, il n’est pas non plus complètement improbable.
n’ayez craintes braves moissagais. Notre dynamique maire s’occupe du tourisme au niveau du département.
Bref, ça craint…..
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