Les rangs sont de plus en plus clairsemés au sein de ce conseil municipal, séance tenue en présence d’une petite escouade RN installée au fond de la salle. Le ROB, le Rapport d’orientation budgétaire, était le principal plat de résistance de la séance.
(Voir ici le détail du document)
Ce rapport ne fait l’objet, c’est la loi, d’aucun vote. Il est simplement discuté au sein de l’assemblée. Et cette année, la discussion a vite tourné court, faute d’abord de participants en nombre suffisant, et parce que c’est le dernier ROB de la mandature. C’est précisément ce que j’ai fait remarquer. Il ne fallait pas s’attendre à des audaces, à des changements de cap. Sagement, la majorité a mis ses pas dans les orientations budgétaires du gouvernement. On nous annonce donc pour 2020, des frais de fonctionnement contenus sous les 1%., tandis que l’encourt de la dette est affiché à la baisse, moins 27% sur la période 2014-2019, soit un peu plus de 3,5 millions d’euros. Ce chiffre sera obligatoirement révisé en 2020, car cette année, pour enjoliver le tableau, le maire a interdit tout emprunt supplémentaire, alors qu’en 2018 et en 2017, il s’était autorisé une rallonge de 1 et 1,3 million d’euros.
Deux opérations ont cependant retenu notre attention. Le contrat de ville qui court jusqu’en 2022, va bénéficier de 25000 euros supplémentaires, pour « repérer et mobiliser les publics invisibles », ces jeunes qui échappent à tous les radars sociaux et qui sont de plus en plus nombreux sur le territoire. Par ailleurs, l’OPAH, opération programmée d’amélioration de l’habitat va aussi profiter de la période, 180 000 euros pour les façades et l’amélioration des logements.
Les investissements témoignent une fois de plus de la frilosité ambiante. 600 000 euros pour le musée de l’abbatiale, 750 000 euros pour le complexe aquatique intercommunal, 240 000 euros pour l’extension de l’école Montebello, 700 000 euros pour des aménagements urbains et 100 000 euros pour des démolitions en vue de l’agrandissement du lycée. Bref, la majorité évacue les affaires courantes, mais se garde bien de lancer de nouveaux chantiers. Comme si elle doutait de son avenir, comme si demain n’était plus son affaire. Certes on ne connait pas le résultat des élections, on ne sait même pas au jour d’aujourd’hui quelles seront les équipes en compétition. Mais cet attentisme fait perdre du temps à Moissac. En gelant tout projet nouveau, la majorité en place fait prendre une année de retard à la ville.
La prochaine équipe municipale devra revoir la copie.