Par ces temps covidés, agités, déboussolés, le révisionnisme fait flores. Je ne parlerai pas des déboulonneurs de statues, des « intellectuels » dont la pensée a sombré dans les abîmes de la mauvaise conscience, des starlettes et autres artistes qui n’ont souvent pas grand-chose à réviser, ni même de ces politiques qui en mal de cause nouvelle, voient dans le moindre zéphyr contestataire la cause d’un peuple depuis longtemps perdu de vue.
Triste époque où le révisionnisme est aussi localement tendance. Un récent article du quotidien régional consacré à la situation électorale à Moissac, en donne si je puis dire une nouvelle illustration. Chacun sait que le plumitif de service ne veut à mes amis et à moi même que du bien, c’est pourquoi il s’attaque d’abord à l’ancien maire socialiste pour l’exécuter d’une formule lapidaire : « il a préféré offrir la ville à la droite ». Pour oser pareille conclusion, il faut être amnésique ou aux ordres, ou les deux ! La défaite de Jean Paul Nunzi en 2014 ne fut que l’épilogue d’un long conflit au sein de la majorité de gauche. Dès 2012, les élus PRG rompirent le pacte majoritaire, refusant même de voter le budget en fin de mandat. L’objectif était clair, faire tomber le « vieux » ! Ainsi en avait décidé le grand manitou du radicalisme cassoulet, qui enrôla derechef son journal dans ce combat. Pendant deux ans, le quotidien tapa à bras raccourci sur le maire en place, usant de toutes les vieilles ficelles que n’aurait pas boudé la Pravda. Le PRG fit donc liste à part. Jean Paul Nunzi ne voulut pas céder au dictat. On connaît la suite. Les électeurs sanctionnèrent les deux.
Mais revenons à 2020. C’est mon tour. Le journal de la Démocratie, dont on ne sait pas au juste pour qui il roule, a manifestement un problème avec les faits. J’ai dès 2019, ne lui en déplaise, lancé l’idée d’un rassemblement allant de la droite à la gauche. Cette proposition, dont le seul objectif était de faire pièce au RN, s’adressait à E Hemmami comme à M. Baulu. Elle se solda par un échec. On peut en lire le détail en cliquant ici. Malheureusement, le premier tour de la municipale, en mars dernier valida nos analyses. Le RN manqua de peu l’élection. Bien que n’étant pas qualifiés pour le second tour, et pensant qu’il n’est jamais trop tard, mes amis et moi, avons alors relancé l’idée d’un rassemblement, un Front républicain, de la gauche à la droite, avec Hemmami et Baulu. Pas pour nous refaire la cerise, ou tenter je ne sais quelle manœuvre de contournement. Juste pour rassembler, pour permettre aux électeurs de retrouver confiance dans l’avenir. Refus catégorique de Tems. Dès lors, j’ai indiqué à Maryse Baulu, que cette démarche, amputée sur sa gauche, perdait tout son sens. Exit le Front républicain ! Exit Valles et son équipe.
Voilà pour les faits. Mais comme on connaît ses saints on les honore. Qu’on me permette donc d’aller un peu plus loin. Pourquoi cet acharnement de la Dépêche à nier les évidences ? A taire l’attitude de Tems qui n’a jamais voulu entendre parler de quelque rassemblement que ce soit ? Pour une raison simple : il faudra au lendemain du 28 juin, trouver un responsable, voire un coupable. En 2014, la droite a gagné, c’est la faute à Nunzi. En 2020, si le RN l’emporte, ce sera la faute à Vallès. La Dépêche prépare ainsi les esprits et cherche à réécrire la petite histoire moissagaise. Mais les faits sont têtus. On saura le lui rappeler. Et rappeler à chacun ses aveuglements. Ce n’est pas la fin de l’histoire!
PS: je suis l’ancien directeur du Pôle sud ouest de France3 (message personnel au grand quotidien qui est si souvent fâché avec les faits…)
Le quotidien toulousain prend depuis longtemps quelques libertés avec l’Histoire. Publiées le dimanche, les pages destinées à marquer les 150 ans du titre révèlent une tendance à l’auto-célébration qui oublie l’interdiction de paraître prononcée en 1944. D’ailleurs, il faut consulter la collection en ligne sur Gallica pour mesurer la perfidie du repris de justice de Valence d’Agen en lisant les articles à la gloire de René Bousquet, l’ami de la famille, lors de sa nomination à la tête de la police de l’État français en 1942.
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