Deux sénateurs « divers droite » ont été élus par les 749 grands électeurs du Tarn et Garonne. Pas de surprise avec François Bonhomme, apparenté LR, qui se succède à lui-même, au second tour de scrutin. En revanche plus spectaculaire est l’élection de Pierre Antoine Levi qui coiffe sur le poteau d’une seule petite voix Jean Paul Térenne, le candidat du PRG, poulain de JM Baylet.
Pour le patron de La Dépêche, c’est un revers qui sonne le glas de sa toute puissance, puisque les grands électeurs ont majoritairement tourné le dos aux consignes de vote de leurs partis. En effet, au deuxième tour, J.P. Térenne est loin d’avoir fait le plein des voix de gauche qui lui étaient promises. Malgré les désistements de Etienne Astoul, candidat PS, de Cécile Roblin (EELV) et Guy Daime (PCF), sur les 155 voix attendues, il n’en a récupéré que 40. C’est dire dans quel état d’esprit sont les élus sortis des urnes en mars dernier. A l’évidence, sur le trottoir de gauche, la boutique Baylet perd de la clientèle. L’aura du patron est sérieusement émoussée, et plus préoccupant pour lui, il ne fait même plus peur.
En face, sur le trottoir de la droite, ce n’est pas beaucoup plus reluisant. Brigitte Barèges en délicatesse, c’est de notoriété publique, avec François Bonhomme qui a obtenu 378 voix, a tout fait pour le maintien de sa candidate, Monique Ferrero qui au second tour n’a réuni que 145 suffrages. C’était ne pas compter avec son nouveau « meilleur ennemi », son ex premier adjoint Pierre Antoine Levi, le troisième homme, celui qu’on n’attendait pas. Et sa victoire est un véritable désaveu pour la mairie de Montauban et pour ses méthodes.
Du coup, voilà B-B, Barèges-Baylet, les deux éléphants de la politique departementale, renvoyés dans leurs 22 mètres et contraints de se poser des questions sur le proche avenir. En ligne de mire, les élections de mars prochain, et la présidence du département. On sait que l’un comme l’autre rêvent de faire tomber Christian Astruc, quitte à se donner à l’occasion un coup de main. Certes, il est difficile de comparer les départementales et les sénatoriales, ce ne sont pas les mêmes électeurs, mais le coup de semonce est bien réel. La droite cherche à s’émanciper de la tutelle de B. Barèges. La gauche, quand elle tombe sous la férule du maire de Valence d’Agen, et malgré les appels de ses dirigeants rechigne à faire front commun. Nul doute que Christian Astruc a suivi les résultats de ces élections avec une certaine gourmandise.