La mairie RN de Moissac fait le ménage. Après le démantèlement du CCAS qui constitue une véritable reprise en main, elle s’attaque à la culture. Le Festival des voix, qui était un temps fort de la saison culturelle vient d’être supprimé, rayé du calendrier sans autre forme de procès, et le Conseil municipal mis devant le fait accompli. Chez ces gens-là on ne débat pas. On tranche… dans le vif ! Pour faire bonne mesure, le maire a annoncé sur Facebook qu’il récupère la programmation des spectacles jusqu’à présent confiée à l’association Moissac culture vibrations (MCV). Il ne reste donc plus à l’association que les yeux pour pleurer et aux Moissagais d’attendre le bon vouloir du prince.
C’est toujours ainsi que les populistes, les autoritaires au petit pied procèdent : s’attaquer à la culture, à ceux qui la font et la font vivre. La compagnie « Arène théâtre » a été la première à en faire les frais. La culture représente une liberté, une ouverture aux autres, une force de subversion que l’extrême droite déteste, dont elle a peur. Ces gens-là ne la tolèrent que soumise, peureuse, porte-voix de leur idéologie. Le RN municipal, comme d’autres autoritarismes à travers l’histoire, sait ce qui est bon pour le peuple. Surtout ne pas le laisser s’égarer, penser en dehors des clous, s’autoriser le vagabondage intellectuel. Bref, lui interdire le sel de la vie !
La mise au pas de toute ambition culturelle aura d’autres conséquences pour la ville. Outre que ce choix politique ne va guère encourager la créativité locale, l’émergence de jeunes talents qui ont besoin de se frotter au travail de leurs ainés, ce sont l’image, le rayonnement de Moissac qui vont pâlir à proportion. Comment dès lors donner envie de Moissac, amener la jeunesse instruite à rester, attirer de nouveaux habitants, encourager les entreprises à investir sur notre territoire ? Le développement économique, la prospérité d’une ville reposent, on le voit un peu partout en France, sur sa capacité à offrir le meilleur environnement intellectuel et culturel. Moissac n’en prend pas le chemin.
Le grand ménage touche aussi le personnel municipal. Jean Marc Fuentes qui présidait aux destinées des spectacles et du festival de Moissac, a rendu son tablier. D’autres ont fait de même, à commencer par le Directeur des services techniques et son adjoint. La directrice des ressources humaines a également quitté le navire. Plusieurs services municipaux ont vu depuis quelques mois, leurs effectifs diminuer, suite à des non renouvellement de contrats. C’est vrai à la communication, à la politique de la ville, au patrimoine… Ça déboise !
Et gare aux récalcitrants. Le maire qui mélange en permanence sa fonction officielle et sa position de militant frontiste n’hésite pas à faire la leçon aux agents municipaux ou même aux parents d’élèves. Dernière sortie en date le respect des horaires d’accueil dans les centres de loisirs. Une règle dont l’édile moissagais s’affranchit allègrement quand ses enfants sont concernés. Mais il ne fait pas bon de le faire remarquer. Pour un simple mot d’une animatrice, la responsable du service jeunesse a eu droit à une admonestation courroucée du maire-papa.