Pierre Mardegan est décédé dimanche dernier, emporté par le cancer. Depuis les hommages se multiplient, saluant le médecin, l’urgentiste, l’humaniste qu’indéniablement il fut. Comment ne pas remarquer cependant que la classe politique Tarn et Garonnaise a fait, si je puis dire, dans le service minimum ? La socialiste Valérie Rabault, qui dans la Dépêche oublie totalement de mentionner ce que le docteur Mardegan a apporté au département dans le domaine du soin et de l’assistance aux personnes. Le PRG Jean Luc de Prince qui se contente de saluer « la mémoire d’un homme de conviction », préférant, comme la plupart de ses collègues évoquer « nos divergences politiques » au sein du Conseil départemental. La LR Brigitte Barèges enfin qui fut son mentor politique, avant que les deux n’entrent en conflit, et qui s’est fait un malin plaisir de mettre la focale sur les années complices quand Pierre Mardegan partageait la table et les combats de l’ex maire de Montauban. Est-il honnête de le réduire à ce seul moment de son existence ? C’est enfin « La République en Marche », dans un communiqué « tombé » hélas dans la corbeille à papiers de la Dépêche, qui a su faire entendre la voix du médecin et de l’humaniste : « J’ai toujours été animé par un désir de transmettre. Transmettre, c’est s’inscrire dans une chaîne en acceptant d’être un maillon. C’est d’ailleurs ce qui me passionnait le plus dans les missions humanitaires : réussir à transmettre, diffuser mes savoirs aux populations dans le besoin… »
Tout est dit ou presque. Moissac fut un peu sa ville d’adoption. Les plus anciens se souviennent du remplaçant du docteur Py, jeune interne qui fit ses premières armes à l’hôpital de la ville pour y travailler ensuite près de 25 ans. L’organisation des urgences dans le département c’est lui ! C’est lui qui soucieux d’offrir à la population une réponse rapide et adaptée en termes de premiers secours, eut l’idée de fusionner sous la même autorité les deux SAMU : Montauban et Moissac, ce qui permit d’en améliorer grandement l’efficacité. Une première en France ! Les pompiers de notre ville qui eurent l’avantage de travailler avec lui ont encore en mémoire son dévouement, ses qualités d’organisateur, son sens aigu du devoir. Plus tard, quand se posa l’épineuse question du remplacement d’un chirurgien orthopédiste, c’est encore lui qui offrit ses services au maire d’alors, Jean Paul Nunzi, pour obtenir de l’ARS (l’agence régionale de santé) le recrutement du docteur Nesry. C’est encore lui qui derrière le maire, pesa de tout son poids pour que soient octroyés les budgets nécessaires au maintien et à la modernisation du service des urgences de Moissac. Alors, bien ingrats, ou bien ignorants sont ceux qui ces derniers temps l’accusaient de vouloir couler le CHIC au profit de Montauban ! Moi qui ai eu l’occasion d’en discuter à maintes reprises avec lui, je peux attester que ce n’était pas, ce ne fut jamais, son projet.
Ces dernières années, alors que la maladie ne s’était pas encore déclarée, il avait deux grands objectifs. Le premier, qu’il a presque mené à terme, consistait à réunir dans un même lieu la réception et le traitement des appels d’urgence… Créer une sorte de hub, une plateforme dite « 3S » (santé, social, secours) pour mieux répondre aux malades, aux blessés ou aux gens en situation de détresse. Un projet visionnaire, devenu une réalité et qui a fait du Tarn-et-Garonne un exemple à suivre un peu partout en France. Mais, et ce devait être le couronnement de l’édifice, il n’aura pas eu le temps d’obtenir l’accord des parties prenantes pour mettre en place un numéro d’appel unique. L’autre grand chantier qu’il a ouvert est celui de l’hôpital de Montauban, que chacun sait vétuste et inadapté. Son idée, construire un nouvel hôpital, en périphérie de la ville, susceptible de travailler avec les CHU de Toulouse, mais aussi, dans le cadre d’un projet de territoire, avec notre CHIC Moissac-Castelsarrasin. L’objectif : doter le département d’une structure de soins à la hauteur des besoins de la population. Les critiques, les oppositions, les accusations les plus malveillantes n’ont pas manqué pour entraver ce projet, certains incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. Mais la ténacité, l’entregent et la réputation professionnelle de Pierre Mardegan ont probablement eu raison de ces résistances. On peut raisonnablement penser aujourd’hui que le nouvel hôpital verra le jour, même si du côté de Montauban, on se dispute encore sur son futur emplacement. Un hôpital qui pourrait par exemple s’appeler « Pierre Mardegan »!
Tout est dit et bien dit !
J’aimeJ’aime
J allais vous dire le nouvel hopital devrait porter son nom Pierre mardegaetvous finissez parcesouhait
Paix a son Âme
Ha
J’aimeJ’aime