A Montesquieu on attend toujours la fibre qu’on nous avait promise pour l’an dernier. Aujourd’hui, la maire de la commune est incapable de dire quand les foyers seront raccordés. Nous voilà soumis au bon vouloir des fournisseurs d’accés, Orange, SFR et quelques autres. Le département paie, et les opérateurs font comme bon leur semble. Mais cette question de la disponibilité du signal serait presque anecdotique au regard du maquis juridique et administratif qui s’est installé dans nos vertes campagnes.
La fibre est en souterrain sur une partie du territoire intercommunal. Elle passe en aérien dans les campagnes, accrochées aux poteaux téléphoniques. Et là, bienvenue dans le monde de Kafka! Le long du chemin communal, des poteaux de toute taille, de toute nature, ciment, bois et métal, se disputent l’espace, se tirent la bourre dans une sarabande d’ivrognes sur le point de perdre l’équilibre, gâchant définitivement le paysage. A quoi sert donc d’enterrer les lignes électriques de moyenne tension, si on n’est pas capable de mettre un peu d’ordre dans le reste. Car la France est ainsi faîte que des boîtes, fussent-elles à capitaux publics, comme l’électricité ou le téléphone, ne se parlent pas, ne cherchent pas la solution qui préserverait l’environnement et la beauté de nos campagnes. A chacun ses poteaux, à chacun ses câbles, petits ou gros, et plus ou moins tendus. Il est même des endroits sur la commune, où les fils sont à terre, décrochés par un méchant coup de vent, ou l’imprudence d’un engin agricole. Mais personne ne semble en avoir cure!
J’ai alerté la maire de la commune qui m’a avoué son impuissance. Ces boîtes dites de service public, font ce qu’elles veulent, quand elles veulent et ne répondent pas aux élus qui financent pourtant une bonne partie de leurs activités. Cela n’est pas tolérable. Elles doivent rendre compte de leurs interventions dans nos territoires. Elles ne sont pas simplement comptables du signal électrique qu’elles nous proposent, elles doivent préserver nos campagnes et sécuriser nos approvisionnement. Que va-t-il se passer demain lors du prochain orage avec une fibre juchée sur des poteaux branlants? On connait la réponse. Il est urgent que la puissance publique, commune, intercommunalité ou département qui en l’occurrence est le maître d’ouvrage, reprennent la main.