Emmanuel Macron a demandé pardon, au nom de la France, aux Harkis. « La France a manqué à ses devoirs envers les Harkis, leurs femmes, leurs enfants » a encore dit le chef de l’Etat. C’était bien le moins qu’il pouvait faire et le geste attendu depuis tant d’années, a été apprécié à sa juste mesure. Notre pays n’a pas toujours été exemplaire dans son histoire. Après le temps des réparations matérielles, est venu le temps des réparations morales, de la reconnaissance.
Mais, sauf à être mal informé, j’ai le sentiment que l’évènement n’a pas fait grand bruit médiatique. Peut-être réseaux sociaux et même media main stream, auraient-ils préféré une bonne polémique, un de ces crépages de chignons que nous affectionnons tant ? Il n’en fut rien, à la place ce fut le consensus mou, silencieux même (mais c’est bien connu, qui ne dit mot consent).
A Moissac, où vit une importante population de harkis, on s’est souvenu aussi et devant un maigre aréopage d’élus et de « personnalités », le maire RN a célébré à sa manière ce soixantième anniversaire. Il a cru bon pour l’occasion de délivrer son sempiternel message militant. Au cours d’une allocution qui s’est autorisée de quelques historiens pour rendre plus crédible son propos, il s’est permis sans que personne ne relève l’outrecuidance, de qualifier le geste du Président de mesure électoraliste, tout en convoquant les thématiques de l’extrême droite qu’il a complaisamment développées pour finalement faire un appel du pied un peu balourd à cet électorat. Et oui, il est en campagne pour le RN ! Et comme toujours, les donneurs de leçons sont pris le doigt dans le pot de confiture. Le Moissagais ne fait pas exception, qui ne sait pas faire une apparition publique, sans pratiquer la rhétorique frontiste, oubliant qu’il est, faut-il le lui rappeler constamment, un élu de la République et que la fonction devrait l’inciter à manifester un peu plus de hauteur de vue.