A Gauche, rien de nouveau en Tarn et Garonne ? Mais si, rideau sur la NUPES ! Retour à la case départ ! PS-PRG d’un côté, Verts-Insoumis de l’autre ! Sans tambour ni trompette, chacun a retrouvé son écurie, laissant rigolards, pantois, amers, enragés c’est selon, des électeurs qui n’ont rien compris à la séquence. Des électeurs d’autant plus contrariés, qu’un peu partout en France, la Nouvelle union populaire, écologique et sociale se sent pousser des ailes (27% des intentions de votes si l’on en croit le dernier sondage SOFRES, portant sur près de 12000 sondés). Mais que se passe-t-il donc dans ce département, pourquoi ici rien ne fonctionne-t-il comme ailleurs ?
Parce que c’est lui, parce que c’est elle, serait-on tenté de dire. Lui c’est Baylet, le PRG qui n’a pas voulu participer au grand marchandage NUPES, estimant qu’il était assez grand, assez fort pour tenter sa chance, sous ses propres couleurs, au premier tour des législatives. C’est ainsi que dans la deuxième circonscription du Tarn et Garonne et contre toute attente, la députée sortante, Sylvia Pinel rempile, sabre au clair, forte du soutien du quotidien régional et des réseaux que le Bayletisme a tissé depuis des décennies sur tout le territoire. A sa gauche, les Verts qui pensaient tenir le bon candidat, ont dû faire profil bas et laisser la place à une Insoumise. Elle a rapidement déchanté. Où étaient passés les camarades socialistes, pourtant signataires de l’accord avec Mélenchon ? Envolés nuitamment comme une bande de moineaux effarouchés ! Envolés, mais pas perdus pour tout le monde ! Au cours d’une nuit de conciliabules discrets, les socialistes locaux avaient décidé de ne pas lâcher la proie pour l’ombre. De ne pas abandonner en rase campagne celle qu’ils ont toujours soutenue. Tous pour un, tous pour Pinel !
Bien sûr, cette fidélité n’est pas totalement désintéressée, elle n’est pas hors sol. Elle peut se comprendre comme la suite logique de l’accord qui a permis à l’alliance PRG-PS de reprendre le département. Du coup, rien de surprenant à voir le PRG soutenir Valérie Rabault, députée socialiste sortante dans la première circonscription. Sauf que là, parce que c’est elle, le scénario se complique. Cette circonscription ayant été réservée au PS par Mélenchon, Valérie Rabault devenait de facto la candidate NUPES. Manifestement la perspective ne l’enchantait pas. Candidate oui, mais sous ses couleurs ! Elle a donc préféré garder ses distances, ne pas se mettre trop franchement sous l’étoile Mélenchon, elle qu’on disait macron-compatible. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas aidé à clarifier sa situation. La voilà donc PS et pas beaucoup plus, mais presque en marge de son parti, dans cette région Occitanie où la présidente Carole Delga adoube à tout va les dissidences. On comprend que sur ces bases le mariage a eu du mal à être consommé. Il y avait mal donne. Les montalbanais de la NUPES s’en sont offusqués et cherchent désormais candidat désespérément. Certains mettent leurs espoirs dans Ghislain Descazeaux, ex PS, candidat DVG qui pourrait s’avérer plus fréquentable et qui ne fait pas mystère de ses sentiments à l’égard de Valérie Rabault, comme de la majorité départementale.
Rien ne se passe jamais tout-à-fait comme prévu en Tarn-et-Garonne. Les alliances sont d’abord des histoires de personnes qui pratiquent régulièrement le « je t’aime, moi non plus ». Vérité à Paris n’est pas toujours bonne entre Tarn et Garonne ! Aucune déclaration tonitruante, aucun communiqué de guerre interne n’a à cette heure déchiré le ciel des gauches du département, mais l’affaire est désormais entendue, comme l’illustration par l’absurde de ces gauches irréconciliables.