Il est certain et c’est quelque part une bonne nouvelle que le maire de Moissac ne viendra pas de sitôt traîner ses guêtres dans les rangs de la majorité présidentielle. Son dernier communiqué de presse donne quelques garanties sur la question. De quoi s’agit-il ? Des hypothétiques coupures d’électricité, et du peu de cas que le gouvernement ferait des collectivités territoriales et de lui en particulier, lui le maire de Moissac.
C’est vrai que devoir se retourner du soir au lendemain pour faire face à une situation difficile, il faut en convenir, n’est pas de tout confort. Mais comment faire autrement, comment imaginer que RTE, le réseau électrique pourrait annoncer une semaine avant des délestages, quand il ne contrôle pas tous les paramètres de la situation. Certes, le réseau peut anticiper, diversifier ses approvisionnements, ce qu’il fait déjà en important de l’électricité d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, mais il n’est pas maître de la consommation, même si il faut saluer les efforts des citoyens et des entreprises qui se sont mis à la diéte.
Contrairement à ce que dit le maire, l’état n’est ni « incompétent, ni imprévoyant ». Il s’est préparé à travers tous ses services à une éventuelle crise, en mobilisant des moyens, en échafaudant différents scénarios, en faisant monter les préfets en première ligne. Il est faux, il est irresponsable aussi d’annoncer à la population que « les communications téléphoniques pourraient être coupées », c’est précisément ce que les pouvoirs publics veulent éviter. Il faut cesser de jouer avec les peurs, de disserter au café du commerce sur des catastrophes que certains espèrent peut-être mais qui n’arriveront pas. Il faut cesser de faire des difficultés nées de la guerre en Ukraine et de la pandémie Covid, un argument de basse politique. Ce n’est ni digne, ni responsable, alors que chacun, là où il est doit prendre sa part de l’effort collectif.
Mais le gouvernement, car c’est de lui qu’il faut parler, a hérité d’une situation ubuesque. Aux difficultés d’approvisionnement en pétrole, en gaz, consécutives au conflit qui ravage l’est de l’Europe, se sont ajoutées les problèmes de nos centrales nucléaires. La moitié à l’arrêt faute d’entretien pendant les années Covid. (voir plus bas « La fée électricité »). Ce gouvernement n’a pas abandonné la filière nucléaire. Il la remet en selle, en annonçant la construction d’une douzaine d’EPR, en investissant aussi dans le projet ITER, qui à Cadarache, au nord de Marseille expérimente la fusion nucléaire. Mais contrairement à ce que dit le maire de Moissac, la France, l’Europe ne peuvent à court et moyen terme miser sur le tout nucléaire. Nous avons besoin d’un mix énergétique où les énergies renouvelables (solaire éolien), mais aussi l’hydrogène sont appelés à prendre une place plus importante. Il y va de notre souveraineté. Le RN qui n’aime pas l’Europe et se sert des lobbies comme d’un épouvantail à moineaux votera-t-il la loi sur les énergies renouvelables ? Le maire de Moissac nous a déjà donné la réponse !