Le cheval fourbu de la droite

Il faut à la majorité municipale une bonne dose d’amnésie pour oser à la faveur d’un bilan de mi-mandat enfourcher le cheval du tourisme, quand elle a fait campagne en 2014 pour dénoncer « le tout tourisme » de l’équipe Nunzi. (cf La Dépêche du 26 mars) Il est vrai que les Radicaux faisaient alors chorus. Mais il ne suffit pas de reprendre les projets de l’ancienne majorité de gauche, l’aménagement de l’abbatiale (cliquez ici) pour construire une politique audacieuse et articulée autour du tourisme. Car le tourisme est un tout et d’abord un état d’esprit qui doit imprégner tous les acteurs de la vie locale. Pourquoi l’Office est-il fermé certains jours, à certaines heures? Pourquoi restaurants, bars et commerces de centre ville ne sont-ils pas davantage enrôlés au service de cette politique? Il est vrai que c’est la première fois que la mairie revendique explicitement le tourisme comme axe de développement pour notre ville. Et puis, il ne suffit pas d’aménager l’abbatiale, il faut aussi élargir l’offre touristique, mettre en valeur les sites remarquables de Moissac (le Vieux Moissac, les berges du Tarn avec « Moissac-Plage » abandonnée au milieu du gué au prétexte des contraintes de sécurité…  Il faut créer de nouveaux lieux, comme le Centre Firmin Bouisset dont le projet à maintes reprises discuté, remanié, expliqué par l’association qui le porte, se heurte à un mur. La mairie n’a parait-il pas de lieu où l’installer. Allons donc, chacun voit bien que Moissac n’a plus de bâtiment disponible!

En fait, l’équipe municipale, dont on sait qu’elle est terriblement divisée, notamment sur la question du tourisme, n’a jamais véritablement dit non au projet, elle feinte, elle ruse arguant tantôt qu’elle veut installer une activité économique (un espace de co-working dans l’ancien collège) tantôt qu’elle ne saurait supporter les frais de fonctionnement du futur Centre. Le projet que tous les élus du territoire ont eu en main, n’a jamais prévu ça! Il s’agit dans un premier temps de donner un lieu, un point de chute à un espace qui présentera les oeuvres de l’artiste et s’ouvrira à des initiatives pédagogiques. Firmin Bouisset, faut-il le rappeler est un enfant de Moissac, né au Moulin du Bidounet. Un des plus géniaux affichistes du début du XX° siècle (cliquez ci) Il a lui même en son temps cherché à monter un musée dans cette ville qui l’avait aidé à faire des études à Toulouse, puis à Paris. Henri Ena, un des historiens de notre ville rêvait lui aussi de réinstaller Bouisset en ses murs.

En ce qui concerne la culture, la mairie s’octroie indûment quelques mérites. Si le cinéma de centre ville projette toujours d’autres films que les blocks busters, c’est grâce à l’association la Bobine, dont la subvention a été réduite de moitié. Drôle de manière de reconnaître son travail! Le festival des Voix a été conservé, la subvention maintenue, les caisses renflouées, parce que la mairie n’avait pas de projet de rechange, que les responsables du festival et l’association MCV sont difficilement remplaçables. La pression populaire relayée par l’opposition de gauche faisant le reste. Mais là aussi, la mairie a fait dans la continuité, incapable de faire grandir ce festival dont chacun s’accorde à dire qu’il devrait être pris en charge par la Communauté de communes. Autre chose? Non rien, calme plat sur les bords du Tarn!

Et la santé docteur Henryot? Le désert médical progresse. Les médecins généralistes partent les uns après les autres sans être remplacés, l’offre de soin s’amenuise sur le territoire et l’équipe municipale, qui compte pourtant quelques compétences, reste au balcon. Menacé, l’hôpital dont le sort demeure encore incertain, même si nous disposons de quelques bonnes raisons d’espérer (cliquez ici), doit sa survie à l’acharnement de l’ancien maire, Jean Paul Nunzi à trouver et à garder sur place des chirurgiens. Tout comme le services des Urgences, dont la majorité de gauche avait obtenu la modernisation et qui a été inauguré il y a quelques semaines. En fait,  l’hôpital de Moissac qui répond parfaitement aux besoins de la population du bassin de vie, doit aussi son salut à la mobilisation citoyenne, impulsée par le Comité de défense… que préside J.P. Nunzi!

La droite a conquis la mairie en promettant la renaissance du Centre ville. Certes, elle a poursuivi les travaux d’embellissement, reprenant au passage le projet de la rue de l’inondation, mais elle n’est pas parvenue à enrayer la fermeture des commerces, faute là aussi d’audace et d’imagination. Eligible aux subventions FISAC (cliquez ici), elle s’est contentée d’un projet a minima (signalétique, accessibilité des boutiques) sans commune mesure avec les enjeux de l’heure. Et que dire du marché de plein vent, réorganisé à l’arme lourde et que désertent peu à peu commerçants et chalands!

Si la droite a mis le paquet sur la sécurité, si elle n’a pas augmenté les impôts locaux, elle se garde bien de parler de la situation économique de la ville. Moissac s’appauvrit, inexorablement. Moissac doit faire face à l’arrivée de populations en difficulté, qui pèsent lourd sur les moyens de la commune, qui mobilisent les associations caritatives et au final provoquent au sein d’une partie de la population des réactions de rejet. Le sujet est sensible, à tel point que la mise en place d’un Contrat de ville avec l’état continue à faire débat au sein même de la majorité. Ce contrat (cliquez ici)  prévoit des aides spécifiques et importantes pour deux quartiers en grandes difficultés, le Centre ville et le Sarlac. A priori une aubaine pour une ville qui n’en peut mais! Un cadeau empoisonné pour une partie de la droite qui voit dans ce contrat une façon de souligner sa propre impéritie. Immobile sur l’économie pendant trois ans, la mairie botte maintenant en touche, arguant du fait que ce domaine est désormais de la compétence de la Communauté de communes. Une défausse bien commode!

Et puisqu’on parle de Terres des Confluences, constatons que sa mise en place n’a pas donné lieu à une réorganisation des effectifs de la mairie. Les tensions y demeurent fortes et de l’avis de certains agents, les relations avec les élus (avec certain(e)s) sont loin d’être idylliques. Mais soyons magnanimes, il reste trois ans à cette équipe pour s’améliorer!

Embrouilles et tambouilles au département

La démission de Véronique Riols (groupe Astruc)  de la Commission permanente du Conseil départemental, a suscité un mic-mac qui fera date dans les annales du Tarn et Garonne. Car derrière ce renoncement,  Christian Astruc et sa majorité avaient bien l’intention de faire le ménage chez les vice-présidents. Objectif : « virer » Brigitte Barèges,  et Monique Ferrero. Prudente et à bonne école, la maire de Montauban avait pris soin l’avant veille d’annoncer qu’elle n’était candidate à rien, s’évitant du même coup l’humiliation d’un congédiement.

La Commission permanente compte 18 membres élu(e)s à la proportionnelle,  à la plus forte moyenne et sur liste paritaire. Le groupe Astruc dispose de facto de 10 élu(e)s. Les autres se partagent donc les sièges restant. Une liste PS-PRG  aurait obtenu 7 élu(e)s, 4 pour le PRG et 3 pour le PS, la liste Baréges n’aurait eu qu’un élu. Mais rien ne s’est passé comme prévu.

Les radicaux ont refusé de faire liste commune. Seuls ils ont décroché 4 sièges, le PS qui aurait pu gagner trois sièges, conserve tout juste ses deux représentants. Le dernier siège de cette joyeuse distribution, celui qui a échappé aux socialistes,  a été attribué à la liste Barèges  et donc à …Mathieu Albugues, le candidat de la droite aux législatives sur la deuxième circonscription,  celle où Sylvia Pinel, patronne du PRG, espère se faire réélire.

En clair, pour faire mal aux socialistes, les radicaux installent un peu plus dans le champ politique le concurrent direct de leur patronne! Les faux derches sont champions pour se tirer une balle dans le pied! La rancune est décidément mauvaise conseillère!

Ces pauvres radicaux n’en finissent donc pas de régler des comptes. Jean Michel Baylet qui n’a toujours pas digéré ses échecs au Sénat et au Département, cherche par tous les moyens à se venger, en s’alliant si nécessaire avec la droite la plus dure du département. Nous relations plus bas dans « moissac infos »  -cliquez ici- comment il a fait capoter la candidature Henryot à la présidence du GHT, le groupement hospitalier de territoire. Voilà maintenant l’épisode de la Commission permanente du Département. Et ce n’est pas fini! Les législatives devraient lui donner l’occasion de montrer une fois de plus son pouvoir de nuisance. Valérie Rabault, députée de la première circonscription, candidate socialiste déclarée, va devoir se méfier. Les « amis » radicaux sont devenus experts… en chausses trappes!

Inauguration des Urgences

Pas de ruban, mais la foule des grands jours: un ministre des collectivités territoriales, une ex ministre du logement, candidate à la primaire socialiste, des élus locaux, de tout gabarit et de toutes obédiences… C’était enfin l’inauguration officielle du service des urgences de l’hôpital de Moissac. Une inauguration que l’opposition Divers gauche avait réclamée avec insistance lors des Conseils municipaux.

Ca sent encore la peinture fraîche et le matériel neuf. Le service a été totalement refait pour trois millions d’euros. Entièrement payés par l’état. Il accueille en moyenne 1500 patients par mois. Une fréquentation en hausse parce que les besoins augmentent, mais aussi parce que la médecine de ville se décharge petit à petit sur l’hôpital.

Pour répondre aux besoins, pendant les travaux qui ont duré presque trois ans, les Urgences n’ont jamais fermé. Elles ont juste déménagé ce qui on s’en doute ne s’est pas fait sans difficulté. Coup de chapeau donc aux personnels soignants !

Et des coups de chapeau, il y en eut, aux architectes, aux aménageurs, aux entreprises de construction, aux chefs de projets aussi, le docteur Sabine Augé entre autres. Il fut aussi rappelé par le maire de Moissac que Jean Paul Nunzi, son prédécesseur, aidé de Pierre Mardegan, le patron des urgences dans le département, avaient monté le dossier, convaincu l’ARS (l’Agence régionale de santé) et obtenu les financements indispensables.

Sylvia Pinel improvisa un discours dont l’auditeur attentif put retenir que les maisons de santé étaient un des axes forts de la politique régionale sur les territoires. Et pour finir, le ministre des collectivités territoriales, « venu en voisin », fit son numéro favori : le panégyrique de lui-même. Il expliqua qu’en 1984, il avait obtenu, auprès de Georgina Dufoix, alors ministre des affaires sociales, des crédits pour la modernisation de l’hôpital de Moissac. Il insista encore sur l’intérêt de maintenir à l’ouest du département, des structures hospitalières, et un environnement médical de qualité. Il est vrai que population et professionnels craignent parfois que la création des GHT (groupement hospitalier de territoire) ne conduise à terme qu’à la fermeture pure et simple des petits hôpitaux. Curieusement, l’insistance du ministre sonnait comme une mise en garde !

 

Primaires: l’heure de vérité

Tel Zorro, il arriva, surgi de nulle part, échappé à ses chères études. Vincent Peillon, l’ancien ministre de l’éducation, disparu des écrans radars de la politique nationale depuis belle lurette, fait un retour aussi inattendu qu’impromptu! Le voilà tout à trac candidat à la primaire socialiste. Un de plus ! Et bien sûr, promis, juré, au nom du rassemblement. De qui, de quoi ? On verra bien d’ici le 22 janvier. Ce qui est sûr, c’est que le député européen intermittent, heureux auteur de polars est en mission. Accessoirement pour porter, comme il le proclame, le bilan de F. Hollande, centralement pour dézinguer Manuel Valls. Mais pour que sa candidature soit valablement enregistrée, Vincent Peillon devra se mettre à jour de ses arriérés de cotisations. C’est encore la règle au sein du PS !

Les autres, tous les autres candidats à cette primaire de « La belle alliance populaire » ont quoiqu’on en dise, une légitimité à concourir. Ils se sont préparés, ont rencontré les militants, occupé le terrain politique. Vincent Peillon, lui, débarque un soir sur le plateau du 20H de France2 et annonce son entrée dans le cirque. Qui croira que tout cela n’est pas téléguidé, mis en place quelque part dans les arrières cuisines de la République ?

Marie Noëlle Lienemann de son côté a renoncé à se présenter. Son appel au rassemblement autour d’Arnaud Montebourg et Benoit Hamon avait fait choux blancs. Mais, est-ce bien la bonne explication ? N’aurait-elle pas cédé à d’amicales pressions, concernant par exemple le renouvellement de son mandat au Sénat ? Quoiqu’il en soit, alors qu’il ne reste plus qu’un jour pour se déclarer, l’affiche de la primaire est bien remplie : 7 prétendants et pas une femme !

Le Cas Pinel

A moins, à moins que Sylvia Pinel, la cheftaine du PRG, décide de se sacrifier. Et s’inscrive dans la compétition ! Elle était partie la fleur au fusil, annonçant qu’elle sauterait la case primaire pour défendre à l’occasion de la présidentielle, les intérêts du parti. Mais le renoncement de F. Hollande à concourir à nouveau l’aurait conduite à reconsidérer sa position. Qui croira ce conte de Noël ? En fait, comme à leur habitude, les radicaux négocient, des rôles, des places, des rentes. Il est en effet étrange, et incompréhensible aux esprits simples, que les ministres radicaux n’aient pas perdu leurs portefeuilles à la faveur du remaniement ministériel, alors qu’une fois de plus, ils se sont imprudemment aventurés en dehors de la majorité. Parions donc que Sylvia Pinel va aujourd’hui se déclarer candidate à la primaire, bien qu’une petite moitié de son parti soit opposée à cette démarche et penche plutôt du côté de Macron. Parions donc qu’elle va obtenir l’investiture de la rue de Solférino sur la deuxième circonscription de Tarn et Garonne, ce qui annonce un bras de fer entre Paris et le département. Comment les socialistes tarn-et-garonnais qui ont décidé d’y présenter leur candidat, vont-ils prendre la chose ? Que se passera-t-il sur la première circonscription, où Valérie Rabault est à nouveau candidate ? Affaire à suivre donc!

Primaire : mode d’emploi: Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 décembre 2016. Pour se présenter, les candidats doivent réunir un certain nombre de parrainages représentant soit « 5% des membres titulaires du Conseil national (15) ; soit 5% des parlementaires socialistes (19) ; soit 5% des conseillers régionaux et départementaux socialistes représentant au moins 4 régions et 10 départements (66) ; soit 5% des maires socialistes de villes de plus de 10.000 habitants représentant au moins 4 régions et 10 départements (10) ». Ils doivent également signer une « charte d’éthique qui fixe les règles de conduite durant la campagne et la déclaration d’engagement qui porte sur le rassemblement des candidat(e)s à l’issue du scrutin ».

Chaque candidat recevra 50.000 euros maximum à dépenser lors de la campagne

 

 

Sylvia Pinel veut se placer dans la 5°

Sylvia Pinel a  quitté son ministère du logement et du même coup, son bel hôtel particulier du VII° arrondissement à Paris. Jean Michel Baylet s’en est aussitôt emparé, lui qui trouvait indigne de son standing les locaux du ministère des collectivités locales. Encore une histoire de valeur!

On prête à la nouvelle patronne du PRG, l’intention de se représenter à la députation en 2017, non plus dans la 2° circonscription de Tarn et Garonne, mais dans la 5° de Haute Garonne (Fronton, Grenade, Toulouse).  Cette circonscription est acquise à la gauche depuis 1997, et la sortante socialiste, Françoise Imbert, a  indiqué qu’elle ne souhaitait pas se représenter. Il n’en fallait pas plus pour aiguiser l’appétit de l’ex ministre prompte à caresser ainsi la perspective  d’ une réélection. Mais, ce transfert n’est pas du goût de tous les militants socialistes. Une pétition circule déjà dans les rangs du PS de la 5° pour s’opposer au parachutage de Sylvia Pinel. Pour l’instant, la Fédération de la Haute Garonne feint de ne rien voir. Passez au large, il n’y a pas de sujet! Il est vrai que l’année prochaine le contexte politique s’annonce plutôt difficile pour le PS et ses alliés, en particulier en Tarn et Garonne où le Front national se taille la part du lion. Il a dépassé les 40% sur la 2°circonscription à l’occasion des élections régionales.

Forte de sa position de vice présidente de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Sylvia Pinel cherche une fois de plus à faire plier son grand allié socialiste en choisissant sa circonscription. Il semble même que Jean Michel Baylet soit déjà intervenu auprès de Carole Delga pour qu’elle légitime ce parachutage. Il est vrai qu’elle n’a pas grand chose à refuser au ministre des collectivités locales et ci- devant PDG de la Dépêche. Ainsi, à l’occasion du Salon de l’agriculture, la région a acheté et distribué 100000 exemplaires d’un tiré à part du journal. A 40 centimes l’unité, ça fait une belle enveloppe. Une aide à peine déguisée qui risque de susciter quelques mouvements d’humeur parmi les élus régionaux.