Ça pue!

Un peuple est libre quand il ne peut être opprimé ni conquis; égal, quand il est souverain; juste, quand il est réglé par des lois. Saint Just.

Carole Delga, patronne de la région Occitanie menacée de mort sur le site même du Conseil régional. Cet ignoble appel au meurtre fait suite à l’incident survenu au cours d’une réunion où pour faire cesser l’hystérie du FN, Carole Delga a dû s’interposer physiquement- courageusement-  afin de couper les micros.

Qu’on ne s’y trompe pas, cet appel au meurtre n’est pas anodin. C’est très grave ! Cela traduit une inquiétante dégradation du climat politique au plan local comme national. Nous sommes tous concernés. Nous devons réagir, individuellement et collectivement !

D’abord en gardant notre sang froid, en veillant à ce que le débat politique reste ce qu’il doit être : la confrontation de programmes, de propositions concrètes pour l’avenir. Ensuite en respectant les lois bien sûr, les règles, les codes éthiques, mais aussi les contre-pouvoirs comme la justice ou la presse.

Et il faut bien l’admettre, la droite républicaine, son candidat François Fillon sont loin de donner l’exemple. Pris la main dans le pot de confiture, ils attaquent les médias, dénoncent un complot de journalistes, d’officines obscures et toujours pas identifiées, osent même parler de coup d’état institutionnel. C’EST TOTAL DELIRE ! C’est aussi dire à quel point la situation est grave, pour la droite et son champion. Le petit père la rigueur promettait au peuple du sang et des larmes et voilà qu’on découvre son appétit pour l’argent, que se dévoile peu à peu un système familial de ponction des deniers de l’état, une allégeance inquiétante, ce n’est pas moi qui le dit mais François Bayrou, aux puissances de l’argent. Bref, l’homme qui voulait laver plus blanc doit faire la preuve, et nous avons raison, citoyens et médias confondus de l’exiger, que sa femme, ses enfants, grassement payés comme chacun le sait maintenant, ont réellement travaillé, ont mérité leur salaire. Et que nous importe qu’en la matière il n’y ait pas de cadre juridique, que le député ou le sénateur soit seul juge du travail fourni. Dans cette argutie, au regard de la situation que vivent des millions de salariés, il y a de la défausse, quelque chose d’indécent, au final d’insupportable !

Bizarrement, le FN et sa candidate passent entre les gouttes. On aura remarqué leur tonitruant silence sur cette question des emplois fictifs. Normal, car le FN,  la Dame de Montretout comme le dit si bien le Châtelain de Sablé-sur-Sarthe en croquent et depuis longtemps. C’est l’Europe qui paye au FN ses salariés. Cela peut paraître moins emblématique, plus lointain, et pourtant ! Marine Le Pen ne se pince pas le nez devant l’argent de Bruxelles. La vache à lait nourrit ses députés, ses attachés parlementaires et fournit à tout ce beau monde l’argent de poche nécessaire à leur train de vie. Mais ce cynisme a un mérite, il nous arme d’une bonne grille de lecture du programme et du projet politiques de ce parti et de ses représentants.  A Bruxelles, à Paris, comme en Occitanie ! On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas!

 

 

 

 

 

Fête de la Rose à Cayrac

Samedi prochain, 3 septembre, les socialistes Tarn et Garonnais font la fête. La traditionnelle Fête de la rose ! C’est connu, il n’y a pas de roses sans épines et il est vrai qu’en ce moment, elles prolifèrent un peu trop vite. Raison de plus pour venir nombreux, très nombreux analyser la situation politique, participer aux tables rondes, rencontrer Carole Delga et Valérie Rabault, se mettre un peu de baume au cœur.

Il faudra bien en effet discuter de Hollande, Macron, Valls, Montebourg, Hamon, Mélinchon et consorts. Parler d’eux, mais surtout de cette gauche en miettes, qui ne sait plus vraiment répondre à la société et encore moins aux classes populaires. Finie en effet la belle et reposante époque où l’avenir s’écrivait dans le Manifeste du parti communiste, le Front populaire, voire même dans le Programme commun de gouvernement.

C’était au siècle dernier. Nous sommes entrés depuis quelques années dans l’ère des temps incertains, dans la mise en questions de toutes nos évidences. Qui à droite comme à gauche, est capable aujourd’hui de fournir une réponse globale, crédible et donc rassurante aux questions que se posent nos sociétés modernes ? Par quel bout prendre le problème ? L’économie ? Les inégalités ? La culture ? La religion ? La sécurité ? Chaque jour, un thème chasse l’autre, un expert en détrône un autre.

Les certitudes d’hier font les querelles d’aujourd’hui et les impasses idéologiques de demain. Le temps s’accélère. Avec l’avènement du numérique, le monde est entré en ébullition permanente : ça communique, ça discute, ça dénonce, ça s’insurge à tous moments et sous toutes les formes. La cacophonie est totale et absolue, faisant un bruit de fond générateur d’angoisses. Les médias sont emportés par le maelstrom. Parfois misérables, ils s’imaginent puissants, entraînant avec eux la classe politique. Pour exister, il faut tweeter, face-booker à tout va, se perdre aux confins du pas grand chose, quand ce n’est pas du rien de la pensée. Cette complexité nous dépasse, feignons donc de lui donner sens. Faisons du bruit, communiquons, soyons médiatiques ! Et pendant ce temps, Billancourt désespère. Passy aussi et avec eux, tout cet entre-deux, ce ventre mou que les sociologues appellent la classe moyenne !

La complexité en effet n’est pas que sociétale. Les sciences, les technologies changent chaque jour nos vies, en modifient le sens et les finalités. Nous font tutoyer les dieux ! Enivrant et tragique privilège, gigantesques carambolages de révolutions dont le capitalisme triomphant repait le commun des mortels. Mais à tout ça y- a t-il une alternative ? Peut-on seulement la penser ? Quel monde voulons nous pour demain, pour nos enfants ? Et eux que veulent-ils ? Comment construire les résistances ? Au niveau des états, des blocs ? Localement ? Comment articuler ces réponses? Il est urgent, probablement vital de repenser nos modèles démocratiques, collectivement pour que chacun y trouve sa place. Et se remette à croire aux lendemains qui chantent!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Occitanie fait tourner les têtes

L’Occitanie vaut bien une messe, en l’occurrence un changement de pied. C’est ce qu’a du se dire Carole Delga.  N’est-ce pas le voisin de Navarre, le roi Henri qui s’offrit ainsi le royaume de France. Longtemps réticente à ce patronyme pour les raisons déjà ici évoquées, la présidente de LR-MP s’est rendue à la raison des urnes et aux arguments de ses turbulents alliés. Elle découvre maintenant des vertus cachées à cette « Occitanie » qui sonne tout à coup à ses oreilles comme Californie, et qui fait tellement plaisir aux vieilles barbes militantes. Pourtant, PC, PG et Verts ne semblent pas tous sur la même ligne. Du coup, après avoir accepté la liberté de vote, le groupe Nouveau Monde présidé par Gérard Onesta a décidé d’imposer le vote bloqué. Ralliez-vous à mon panache…rouge. Quant aux Catalans, toujours prompts à hisser leurs couleurs, ils pourraient hériter de l’Euro-région, siège à Perpignan, rebaptisée Occitanie-Catalogne. Une vache n’y trouverait pas son veau!

Tout ça, parce que Carole Delga mesure bien la fragilité de sa majorité. Et dans le contexte, économique et politique, elle ne peut se permettre de jouer avec le feu.  On verra donc le 24 juin prochain ce qu’en pensent les élus de droite qui ont commencé à se faire entendre. Feront-ils front commun avec le FN? L’exécutif régional fait le pari que non. Et même si c’était le cas, il leur manqueraient 16 voix pour emporter la majorité. A moins que des dissidences se fassent jour au sein du bloc majoritaire. Les Radicaux sont apparemment disposés à suivre la Présidente. Mais un vote reste une décision individuelle. Certains, y compris chez les socialistes, pourraient bien manifester leur mauvaise humeur.

En tout cas, il y en a un qui n’a pas attendu pour se faire entendre, c’est le Président du CESER (Comité économique, social et environnemental régional) Jean Louis Chauzy qui a dit toute son hostilité à « Occitanie », lui qui avait suggéré… « Languedoc-Pyrénées »!

Le vote populaire, un peu plus de 200 000 participants, avait plebiscité à plus de 44% le nom « Occitanie ».