Où est passée l’UNESCO?

 

Voilà le nouveau panneau que la mairie de Moissac veut mettre sur l’autoroute. Cherchez bien, il manque quelque chose! Il manque la mention UNESCO, l’UNESCO qui a inscrit le cloître et le tympan de l’abbatiale au patrimoine mondial de l’humanité au titre des quatre chemins de Saint Jacques de Compostelle. Des milliers de villes, de sites prestigieux font des pieds et des mains pour obtenir cette reconnaissance. Nous l’avons depuis 20 ans, au même titre que 71 autres monuments qui jalonnent ces parcours. Et voilà que pour de mesquines raisons financières, la mairie supprime la mention, prive la ville de cette formidable publicité reconnue par tous les touristes du monde. Etrangement bornée, la majorité n’a pas voulu entendre nos arguments. Qu’en pense donc le tout nouvel office du tourisme intercommunal? A-t-il eu voix au chapitre? On attend sa réaction. La nôtre est en tout cas sans appel: c’est pour rester polis une grosse bêtise. La précédente majorité avait obtenu de haute lutte le label « Moissac ville d’art et d’histoire ». Le département devait installer toute une signalétique, qui à ce jour demeure bien introuvable. Pourtant, le maire de Moissac est vice président du Conseil départemental, en charge du tourisme, donc en capacité d’agir. Mais comme soeur Anne, nous ne voyons rien venir, pas le moindre panneau à l’horizon de nos charmantes routes départementales.

Finalement, cette équipe municipale qui affiche volontiers sa vision saint sulpicienne du tourisme, peine à l’installer dans la modernité. A preuve, les difficultés,  attestées par plusieurs sources, à faire fonctionner harmonieusement, l’OTI et l’ancien comité du tourisme de Moissac. Ce dernier est même demeuré pendant plusieurs semaines aux abonnés absents, privé, pour d’obscures raisons techniques selon le maire, de son unique ligne de téléphone. Clochemerle sur Tarn! Voilà en tout cas une des plus mauvaises manières d’aborder la saison touristique!

Le rabot

Plusieurs délibérations de ce conseil municipal portaient sur les subventions aux associations. L’enveloppe globale qui leur est consacrée est cette année encore en diminution. On le savait. Du coup, les associations vont encaisser un nouveau coup de rabot. Certaines plus que d’autres. Deux cas nous interrogent. La Bobine d’abord.  Elle a perdu en 3 ans, 50% de sa subvention de fonctionnement. La Bobine c’est le cinéma d’art et d’essais. C’est la possibilité de voir à Moissac, dans

l’unique cinéma de Moissac, des films d’auteurs, d’échapper à la dictature des blockbusters. C’est aussi un des outils pour développer l’attractivité de la ville, qui en a bien besoin. Firmin Bouisset ensuite. L’association pour la création d’un musée ne touchera pas cette année un centime de la mairie. Raison invoquée par les élues à la culture, elle a de l’argent en caisse et le règlement étant le règlement – ça sent son adjudant chef – elle n’a pas besoin de subventions. C’est oublier un peu vite que cet argent provient en grande partie des expositions vendues à d’autres villes par l’association et que  pour constituer un fond, il faut acheter des oeuvres et donc disposer d’un peu de trésorerie
afin de pouvoir réagir lorsqu’elles sont mises sur le marché. En fait, la majorité se moque comme d’une guigne de Firmin Bouisset. Elle refuse d’admettre que dans l’offre touristique et culturelle de la ville, un Centre consacré à ce génial affichiste renforcerait son attractivité et sa notoriété.

Rideau

Parlons encore d’attractivité, avec le coeur de ville. L’adjoint au commerce est incapable de dire combien d’enseignes ont fermé depuis le début du mandat. Les Moissagais, eux,  en ont une idée claire. La ville dépérit. Et la majorité n’est même pas capable de prendre au vol les trains qui passent (clin d’oeil SNCF). Comme nous l’écrivions plus bas (cliquez ici), Moissac n’a pas été retenue parmi les 122 petites et moyennes villes de France pour bénéficier du plan « coeur de ville » lancé par le gouvernement. « Notre dossier était bon, complet et remis à temps » tente d’expliquer le maire. Son adjointe aux affaires sociales est plus nuancée: « On a travaillé dans la précipitation, la DDT (direction départementale des territoires) qui a fait suivre le dossier nous a obligé à le présenter avec Castelsarrasin ». Aberrant! Incroyable! Et sagement, la mairie s’est exécutée! Oui, c’est encore une occasion ratée et l’histoire ne repassera pas les plats, quoiqu’en dise le maire!

On a aussi parlé de l’école de Mathaly (cliquez ici) qui perdra une classe à la rentré prochaine. Le maire se veut confiant:  « Il y aura en septembre un nouveau comptage des enfants. Tout espoir n’est pas perdu » L’espoir fait vivre dit-on. Heureusement du côté de François Mitterrand, le lycée, on travaille ce qui permet d’afficher d’excellents résultats au bac. L’agrandissement? « C’est un serpent de mer » concède le maire. On en parle depuis 2014! Pendant ce temps d’autres lycées ouvrent de nouvelles sections. Pauvres de nous! Un mot encore pour les plaisanciers et les amoureux du port (cliquez ici). Le maire promet 25000 euros pour assurer la rénovation « progressive » des quais. Espérons que les travaux ne dureront pas jusqu’à la Saint Glinglin.

PS: Bonne nouvelle tout de même: Moissac conserve le label Grand Site. le Conseil régional d’Occitanie devrait officialiser le 13 avril prochain la nomination de notre ville!

Ça pue!

Un peuple est libre quand il ne peut être opprimé ni conquis; égal, quand il est souverain; juste, quand il est réglé par des lois. Saint Just.

Carole Delga, patronne de la région Occitanie menacée de mort sur le site même du Conseil régional. Cet ignoble appel au meurtre fait suite à l’incident survenu au cours d’une réunion où pour faire cesser l’hystérie du FN, Carole Delga a dû s’interposer physiquement- courageusement-  afin de couper les micros.

Qu’on ne s’y trompe pas, cet appel au meurtre n’est pas anodin. C’est très grave ! Cela traduit une inquiétante dégradation du climat politique au plan local comme national. Nous sommes tous concernés. Nous devons réagir, individuellement et collectivement !

D’abord en gardant notre sang froid, en veillant à ce que le débat politique reste ce qu’il doit être : la confrontation de programmes, de propositions concrètes pour l’avenir. Ensuite en respectant les lois bien sûr, les règles, les codes éthiques, mais aussi les contre-pouvoirs comme la justice ou la presse.

Et il faut bien l’admettre, la droite républicaine, son candidat François Fillon sont loin de donner l’exemple. Pris la main dans le pot de confiture, ils attaquent les médias, dénoncent un complot de journalistes, d’officines obscures et toujours pas identifiées, osent même parler de coup d’état institutionnel. C’EST TOTAL DELIRE ! C’est aussi dire à quel point la situation est grave, pour la droite et son champion. Le petit père la rigueur promettait au peuple du sang et des larmes et voilà qu’on découvre son appétit pour l’argent, que se dévoile peu à peu un système familial de ponction des deniers de l’état, une allégeance inquiétante, ce n’est pas moi qui le dit mais François Bayrou, aux puissances de l’argent. Bref, l’homme qui voulait laver plus blanc doit faire la preuve, et nous avons raison, citoyens et médias confondus de l’exiger, que sa femme, ses enfants, grassement payés comme chacun le sait maintenant, ont réellement travaillé, ont mérité leur salaire. Et que nous importe qu’en la matière il n’y ait pas de cadre juridique, que le député ou le sénateur soit seul juge du travail fourni. Dans cette argutie, au regard de la situation que vivent des millions de salariés, il y a de la défausse, quelque chose d’indécent, au final d’insupportable !

Bizarrement, le FN et sa candidate passent entre les gouttes. On aura remarqué leur tonitruant silence sur cette question des emplois fictifs. Normal, car le FN,  la Dame de Montretout comme le dit si bien le Châtelain de Sablé-sur-Sarthe en croquent et depuis longtemps. C’est l’Europe qui paye au FN ses salariés. Cela peut paraître moins emblématique, plus lointain, et pourtant ! Marine Le Pen ne se pince pas le nez devant l’argent de Bruxelles. La vache à lait nourrit ses députés, ses attachés parlementaires et fournit à tout ce beau monde l’argent de poche nécessaire à leur train de vie. Mais ce cynisme a un mérite, il nous arme d’une bonne grille de lecture du programme et du projet politiques de ce parti et de ses représentants.  A Bruxelles, à Paris, comme en Occitanie ! On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas!

 

 

 

 

 

L’Occitanie fait tourner les têtes

L’Occitanie vaut bien une messe, en l’occurrence un changement de pied. C’est ce qu’a du se dire Carole Delga.  N’est-ce pas le voisin de Navarre, le roi Henri qui s’offrit ainsi le royaume de France. Longtemps réticente à ce patronyme pour les raisons déjà ici évoquées, la présidente de LR-MP s’est rendue à la raison des urnes et aux arguments de ses turbulents alliés. Elle découvre maintenant des vertus cachées à cette « Occitanie » qui sonne tout à coup à ses oreilles comme Californie, et qui fait tellement plaisir aux vieilles barbes militantes. Pourtant, PC, PG et Verts ne semblent pas tous sur la même ligne. Du coup, après avoir accepté la liberté de vote, le groupe Nouveau Monde présidé par Gérard Onesta a décidé d’imposer le vote bloqué. Ralliez-vous à mon panache…rouge. Quant aux Catalans, toujours prompts à hisser leurs couleurs, ils pourraient hériter de l’Euro-région, siège à Perpignan, rebaptisée Occitanie-Catalogne. Une vache n’y trouverait pas son veau!

Tout ça, parce que Carole Delga mesure bien la fragilité de sa majorité. Et dans le contexte, économique et politique, elle ne peut se permettre de jouer avec le feu.  On verra donc le 24 juin prochain ce qu’en pensent les élus de droite qui ont commencé à se faire entendre. Feront-ils front commun avec le FN? L’exécutif régional fait le pari que non. Et même si c’était le cas, il leur manqueraient 16 voix pour emporter la majorité. A moins que des dissidences se fassent jour au sein du bloc majoritaire. Les Radicaux sont apparemment disposés à suivre la Présidente. Mais un vote reste une décision individuelle. Certains, y compris chez les socialistes, pourraient bien manifester leur mauvaise humeur.

En tout cas, il y en a un qui n’a pas attendu pour se faire entendre, c’est le Président du CESER (Comité économique, social et environnemental régional) Jean Louis Chauzy qui a dit toute son hostilité à « Occitanie », lui qui avait suggéré… « Languedoc-Pyrénées »!

Le vote populaire, un peu plus de 200 000 participants, avait plebiscité à plus de 44% le nom « Occitanie ».

Et si c’était « Languedoc-Pyrénées »

Languedoc-Pyrénées.

Ce pourrait bien être le nom choisi in fine par les élus du Conseil régional, le 24 juin prochain. Ce nom présente plusieurs avantages. Il répond aux critères définis par le CESER (Comité économique, social, environnemental régional). Critères historiques, géographiques et de lisibilité.  Il rassemble les deux ex-régions en un seul nom : Languedoc (ex Languedoc-Roussillon) Pyrénées (ex Midi-Pyrénées) De plus, il est facile à retenir puisqu’il fait déjà écho à des patronymes inscrits dans nos mémoires.

Il a contre lui le scrutin populaire. Il semblerait, mais on devrait le savoir bientôt, que les citoyens auraient, sur les quelque 200 000 avis exprimés, majoritairement choisi « Occitanie ». (le sondage mis en ligne sur ce site indiquait également cette préférence) Mais ce nom renvoie à une conception de la région  plus politique, faisant écho aux grands mouvements régionalistes des années 70. Il témoigne surtout d’une préoccupation moins hexagonale, dessinant davantage l’espace virtuel d’une langue en totale perte de vitesse qu’une région tournée vers l’avenir.

Si le vote confirmait très majoritairement ce choix, l’exécutif et les élus régionaux seraient devant une vraie difficulté. Comment passer outre et ne pas tenir compte du message démocratique envoyé par les citoyens (une minorité d’entre eux au demeurant)? Gérard Onesta, chef de file des Verts, et grand prêtre d’une mouvance de groupuscules  qui va du Parti Occitan au Parti de gauche en passant par les associations catalanes, entend appuyer là ou ça fait mal. Il multiplie les mises en garde, les appels à respecter le vote populaire…

Prémices d’une crise au sein de la majorité régionale, ou simple travail de lobbying? Tout est possible en ces temps incertains. Verdict dans quelques jours maintenant.

Nom de région: dernier round?

Dernier jour, dernières heures, pour se prononcer! il parait qu’on arrive à quelque 200 000 votants (internet et papier). Et toujours la même tendance: « Occitanie » loin en tête. Au point de la faire tourner à quelques uns.

Des huissiers auraient été demandés pour contrôler le dépouillement. Les caméras de télévision invitées pour témoigner de la sincérité du scrutin! Bref, une partie de la majorité régionale, le vert G Onesta  entre autre, craint on ne sait quelle manoeuvre de dernière minute. Ca chauffe dans les rangs de la gauche!

C’est d’ailleurs fou comme un nom, quelques lettres, trois ou quatre phonèmes, peuvent enflammer les esprits, soulever des tempêtes. C’est dire qu’un nom n’est pas chose anodine, qu’au delà de la démarche marketing prônée par les professionnels de la communication et du tourisme, il y a autre chose, un récit sous jacent, des strates mémorielles qui percent comme de grosses bulles de méthane  sous la surface du sens.

Raison de plus pour organiser méthodiquement le scrutin. Pour en solenniser le dépouillement. Et il semble bien que cette dernière séquence souffre d’une improvisation étonnante, qui risque d’entacher une démarche qui se voulait au départ vertueuse, soucieuse des citoyens, exemplaire d’une démocratie participative. A voir, et à suivre!

PS. Je parlais plus haut de la majorité régionale: à la faveur du vote du budget, elle vient de perdre quelques plumes, ou plutôt trois élus du Parti de Gauche qui ont voté contre une des délibérations, s’excluant de fait de la majorité, désormais réduite à 90 élus, PS, PRG, PCF, et Verts.