Bien tenté, mais totalement raté ! Le maire de Moissac ne supporte pas l’opposition, encore moins quand elle émane d’une personnalité politique nationale. Il l’a fait savoir en ouverture du dernier conseil municipal, feignant de s’offusquer des propos tenus sur l’Esplanade des Justes. On se souvient qu’Olivier Faure, secrétaire national du PS, de passage dans la région, avait, fin octobre dernier, fait une halte à Moissac, accueilli par une partie de la gauche locale. Dans son discours devant un auditoire un peu éparpillé, il avait rappelé quelques évidences : « Vous êtes aux avant-postes d’un combat que l’on doit mener contre le Rassemblement national. Il n’est pas juste de dire que l’extrême droite s’est banalisée, qu’elle s’est respectabilisée. C’est le jeu de communication de Marine Le Pen. Mais la réalité, c’est qu’ils n’ont pas changé. Et vous le savez, jour après jour, dans cette ville qui n’était pas faite pour être dirigée par l’extrême droite. Vous avez toujours été de ceux qui prônaient une politique de l’accueil, une politique de la fraternité, une politique républicaine, à l’opposé de ce que, aujourd’hui, votre maire produit, en diminuant les subventions aux associations culturelles, au monde social… Ce combat, c’est le combat de 2027 ». Rien de plus vrai, difficile de dire mieux !
On aurait pu alors s’interroger sur l’intérêt d’une telle manifestation, sur sa portée réelle, sur son efficacité. Aujourd’hui le doute n’est plus permis. Elle a fait mal. Le maire de Moissac n’a pas supporté cet accroc à son image que jour après jour, il s’évertue à colorier. Alors le voilà lisant, visage fermé et voix de circonstance, une déclaration où il dénonce « une scandaleuse réécriture de l’histoire… une insulte aux Moissagais ». Bigre ! Bien tenté, mais totalement raté. L’opposition municipale lui a rétorqué qu’il tordait dangereusement le cou à la réalité, falsifiant sans vergogne le texte (voir plus haut). Pas d’attaque personnelle donc, pas de raccourcis historiques au cours de cette manifestation, juste un constat et un espoir. L’expression publique d’un combat politique contre l’extrême-droite qui n’est pas, je me dois de le souligner, l’apanage des seules formations estampillées NUPES.
On l’a déjà écrit ici même à maintes reprises, le maire s’agite sur plusieurs fronts. Il oublie, lui le militant RN, que sa fonction l’oblige, alors que depuis deux ans, il fait de Moissac la vitrine de ses obsessions sécuritaires et de sa nostalgie d’un temps révolu. « Retrouvons Moissac » disait-il pendant la campagne électorale. Le slogan a fait illusion, peut-être agit-il encore un peu. Mais l’opposition a eu raison de le rappeler à sa triste réalité : la vacuité d’un mandat sans projet et sans ambition, maintenant que lui et son équipe, pour reprendre l’expression d’un des conseillers municipaux, « a vidé les cartons de la majorité précédente.»