J’ai écrit et publié ce texte pour provoquer au débat au sein de l’aile gauche de la macronie. Au même moment, DSK sortait de sa réserve pour faire connaître son jugement-critique, très critique- sur la politique d’E Macron. L’ironie de l’histoire si je puis dire, c’est qu’en 2017, les premiers compagnons du candidat Macron avaient fait leurs classes auprès du ministre de l’économie de Lionel Jospin. Des sociaux démocrates, tous héritiers lointains de Michel Rocard. Que sont-ils devenus?
Que se passe-t-il à la tête de l’état? Pourquoi l’action du gouvernement, les décisions du Président ne trouvent-elles plus grâce aux yeux de la majorité de nos concitoyens, des medias, voire de nos voisins européens? La séquence est terrible. Macron « à genoux » devant la Chine disent les Allemands. Personne n’a compris « la sortie » de notre Président. Pas même S Séjourné qui a peiné ce matin sur le service après-vente. Après le pas de deux raté avec Poutine, celà a de quoi inquiéter, même si, l’Elysée a raison de ne pas s’engager dans le bras de fer sino-américain, revendiquant l’indépendance et la souveraineté de l’Europe. Mais là aussi, il est en échec. L’Europe de l’Est et l’Allemagne au premier chef ne veulent pas d’une défense commune.
Par ailleurs, E Macron avait-il besoin de tirer un missile sur le patron de la CFDT? Que veut-il? Discréditer le premier syndicat réformiste de France? Affaiblir un peu plus sa première ministre qui cherche désespéremment des interlocuteurs? Attention à la politique de la terre brûlée! Lui y survivra peut-être (certainement, je n’en doute pas). Elle et nous, moins bien. Je suis au désespoir de dire que partout autour de moi et plus loin, même chez les mieux disposés initialement à l’égard d’E Macron, je n’entends que critiques, dénonciation d’une arrogance devenue insupportable, qui n’apparait plus comme une volonté réformatrice mais comme l’expression d’un egotisme préoccupant. Du coup, plus rien n’imprime!
La loi sur le grand âge apparait au mieux comme un catalogue de bonnes intentions, loin des attentes exprimées et largement documentées (vieillissement, dépendance). La Convention citoyenne sur la fin de vie a fourni un très bon travail et des propositions que d’autres expérimentent parfois (le Québec). On attend leur traduction dans un projet de loi. Mais le sort réservé aux conclusions de la Convention Climat et les premiers propos du ministre de la santé laissent craindre le pire. Que dire du tango élyséen sur les pesticides, de la bienveillance du ministre de l’agriculture à l’égard du principal syndicat paysan, pressé de ne rien changer à ses orientations? Et quand une loi semble aller dans le bon sens (celle sur les énergies par exemple), elle passe sous le boisseau tant sont grands le tintamarre ambiant et la difficulté de l’exécutif à communiquer.
Tout se brouille. Les mesures pour la défense sur le pouvoir d’achat sont à peine retenues, certains « oubliant » même qu’ils ont droit au chèque énergie. La valse des milliards devient totalement irréelle faute de procéder d’un plan rigoureux, lisible et ambitieux. On a le sentiment, quand on écoute nos voisins de palier ou de quartier, qu’on arrose le sable. Mais tous commencent à s’inquiéter de la dette et de qui paiera la facture. Car la facture, chacun la paye déjà. C’est l’inflation! Et là encore des mesures qui ne semblent pas à la hauteur de la situation. Comment justifier qu’on se contente d’exhorter les acteurs économiques à la modération, à mettre en place des paniers alimentaires, ou à limiter les prix à la pompe quand on apprend que jamais les profits des grands groupes (et pas seulement énergéticiens) n’ont été aussi monstrueux, indécents. Le sentiment prédomine qu’il y a des profiteurs de crise et de guerre et que comme l’histoire le démontre, celà se fait sur le dos du petit peuple, des classes moyennes.
Et là est le danger absolu. Le RN est en embuscade, les sondages le confirment. Notre majorité pourrait bien en faire les frais, ce qui en soi n’est pas très grave, mais la France…? Les gauches, archaïque, insoumise ou simplement nostalgique, ne font pas rêver parce que sans projet. Et je crains, si on continue à ce train, que la majorité, dont les contours sont de moins en moins perceptibles, ne soit plus en capacité de constituer un barrage crédible à l’extrême droite. Combien de temps, combien de nouveaux errements faudra-il pour que les sociaux démocrates, les républicains progressistes s’en convainquent?
Je partage avec tristesse ton analyse. Que de gâchis. Et en faire porter une partie de la responsabilité au PS qui a lâché Macron pour la ridicule aventure nupiesque a cessé de me consoler. Même si l’élection symbolique de M.Frogier laisse percevoir une faible lueur, je crains effectivement que nous ne foncions dans un épais brouillard sans même plus klaxonner.
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