Régionales: le coup de Pinel


Une conférence de presse nationale nous l’a appris, l’accord PS-PRG est enfin conclu! La fin d’un interminable suspense… Au bras de fer, Baylet est bien meilleur que Cambadélis. Obligé de sauver ce qu’il reste de la majorité présidentielle, le chef du PS a du passer sous les fourches caudines du nouveau magnat de la presse régionale.

Car l’accord en question concerne en priorité et presque exclusivement le Sud (Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon), le nouveau terrain de chasse de la maison Baylet.

« Nous ne pouvions pas nous permettre de perdre un allié, on ne peut pas gouverner qu’à coups de 49/3 »

disent en coeur les caciques socialistes. Certes! Mais 18 places éligibles (contre 16 en 2010), 3 têtes de liste départementales, une 1° vice présidence garantie à Sylvia Pinel, le prix de cette cynique poignée de main n’est-il pas déjà trop élevé?

Dans cette affaire, le PS risque d’être le seul, le grand, perdant. D’abord au niveau national: rien ne garantit la loyauté d’un partenaire qui au Sénat a souvent fait défaut à ses alliés. Au niveau régional ensuite où le PRG s’assure d’une représentation sans commune mesure avec ses capacités militantes. Mais cela serait sans grande importance, si à l’issue d’un premier tour que cette fois on prévoit difficile, il ne faudra pas négocier avec d’autres listes et donc leur offrir des places éligibles. Elles ne seront pas légion! Voilà qui réduira sérieusement le nombre d’élus socialistes, au risque de faire perdre au parti la majorité au sein du Conseil régional. Et donc la présidence à Carole Delga! Au niveau du département enfin. Le PRG a obtenu la tête de liste pour Sylvia Pinel. Le coup… de Pinel, un véritable hold up politique! Le énième bras d’honneur à une Fédération socialiste qui élection après élection avale toutes les couleuvres radicales, sans jamais en être payée de retour.

Les roses voient rouge

Municipales perdues, cantonales perdues, sénatoriales perdues et chez les socialistes comme une envie de prendre la tangente…! Le radicalisme, réduit au Bayletisme, gangrène la vie politique dans le département, ramène la réflexion à des gesticulations électorales, pour en faire une pitoyable  course aux échalotes. Le système s’est effondré, mais le cadavre bouge encore et métastase en profondeur les corps politiques, de gauche comme de droite.

Réunis en Conseil fédéral, les socialistes ont réitéré leur entier soutien à la candidature « Delga-Alary », mais ils ont refusé dans un texte envoyé à Jean Christophe Cambadelis d’être placés sous la curatelle Pinel. Ils revendiquent des places éligibles dans la future liste et ne veulent pas faire les frais des négociations avec les possibles, éventuels, improbables alliés de dernière heure. Ils demandent également au PRG de s’engager par écrit et publiquement à soutenir la candidature à la présidence de région de Carole Delga. Ils estiment enfin qu’en l’état, et à défaut d’évolution positive dans la constitution de la liste départementale, il appartient au seul PRG d’organiser localement la campagne.

Bref, et il fallait s’y attendre, les socialistes tarn-et-garonnais qui ont voté majoritairement il y a quelques semaines contre l’hypothèque radicale, voient rouge. Et ils le font savoir! Il est vrai que le dernier gag de cette affaire qui est à l’évidence loin de sa conclusion, revient à Manuel Valls, qui pour complaire à Baylet et sauver malgré tout le soldat Alary (actuel président du Languedoc Roussillon) est prêt à inventer un nouveau poste, celui de co-président de région. Et à le faire voter en automne par le parlement. On sait depuis longtemps que le ridicule ne tue plus. Mais on sait aussi qu’à trop prendre les électeurs pour des gogos, on s’expose au retour de bâton. Décidément, on ne se méfie jamais assez de ses « amis »…!

 

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