Affaire d’été


Le sociologue et demain l’historien se pencheront avec délectation, sur « l’affaire Benalla ». Ils en étudieront le tintamarre médiatique, les mensonges orchestrés, les déclarations aussi enflammées qu’ineptes. Un véritable cas d’école! Il y a longtemps que les oppositions politiciennes à Emmanuel Macron  rageaient,  toujours en embuscade, de ne pouvoir faire le coup de feu, regardant impuissantes passer la caravane des réformes. La France venait juste de gagner la coupe du monde de football alors que le président de la République y avait joué avec mesure sa partie. Le Tour de France s’annonçait sous les plus mauvais auspices, ceux de l’équipe Sky et de son leader honni, Chris Froome bientôt supplanté par son co-équipier gallois. Juillet se languissait sous une fausse canicule sur des plages bronzées à l’huile solaire. A peine de quoi alimenter les colonnes des gazettes!

Et tomba du ciel la vidéo de Benalla! Miraculeusement! L’homme y montrait ses techniques de neutralisation du manifestant. Viril, mais correct. Si ce n’est qu’il n’est pas payé pour ce boulot et surtout qu’il est dans le cercle rapproché de Macron. Son monsieur sécurité! La droite et la gauche flairant la bonne occase et  l’odeur du sang, se mirent à chasser en meute, hurlant à qui mieux-mieux à « l’affaire d’état ». Fureurs et mystères. Tiens, comment cette vidéo est-elle parvenue au journal Le Monde? Ou plutôt, qui a mis ce confrère sur cette piste et surtout pourquoi? Certes, les journalistes protègent leurs sources, mais cela n’empêche pas de risquer quelque conjecture. Celle d’un coup monté par exemple, en réaction à  la réforme programmée des services de sécurité de l’Elysée qui n’aurait pas l’heur de plaire à tout le monde, place Beauvau. C’est le site Slate qui rappelle qu’en 1982 (je sais c’est loin), les écoutes de l’Elysée furent révélées alors que F Mitterrand, doutant de la fidélité de la police, avait décidé de confier la sécurité présidentielle à la gendarmerie.

Pauvre Alexandre! Les médias, déchaînés comme jamais, ont aussitôt livré des flots de demi informations et de pieux mensonges, relayant des sources aussi incertaines que mal-intentionnées. Benalla n’a jamais été grand chef à plume à l’Elysée, il gagnait 6000 euros comme les autres conseillers, l’appartement de fonction qu’il n’a même pas eu le temps d’occuper faisait 80 m2, sa voiture de fonction n’était qu’un véhicule de service et tout à l’avenant… Et même quand Benalla parle (dans le Monde et sur TF1) pour avouer ses dérapages et s’expliquer sur sa place et son rôle à l’Elysée, acceptant la sanction, le licenciement, politiques et médias à l’unisson, trouvent que ce n’est pas suffisant, qu’il cache quelque chose, qu’il est impossible qu’il ait agit de son propre chef, au final que Macron lui tenait la main… Feu sur Jupiter!

Mardi 31 juillet, on va même voir les Insoumis de J.L. Mélenchon faire cause commune, par le biais d’une motion de censure, avec les héritiers du Gaullisme qui admettons-le avaient plus d’un tour dans leur SAC! Pince moi! Et pour faire bonne mesure, ces mêmes Insoumis vont voter une nouvelle motion de censure, avec les rescapés du Parti socialiste qu’une de ses éminentes figures, Valérie Rabault veut saluer comme un événement politique. Pince-me! La foudre ne s’abattra pas sur le gouvernement qui dispose d’une majorité, encore moins sur Emmanuel Macron qui ne perd pas de terrain dans les sondages. L’Elysée a raison de penser que la politique du chef de l’Etat sera jugée sur ses résultats économiques et sociaux. Et de ce point de vue, le deuxième semestre devra montrer que les promesses sont au rendez-vous!

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.