La santé crie misère


Le CHIC, le centre hospitalier intercommunal qui connait depuis quelques mois des jours étrangement tranquilles ferait-il l’objet d’une double menace ? La première, c’est le projet d’hôpital de Bressols, que porte Pierre Mardegan, directeur du SAMU 82 et vice-président du Conseil départemental de Tarn et Garonne. Ce projet s’il se concrétise, remplacera l’hôpital de Montauban, vétuste et inadapté. Il deviendra de fait une antenne décentralisée des CHU de Toulouse. La deuxième s’appelle « hôpital de proximité », il y en aura 600 en France, inscrits dans la loi santé de la ministre Agnès Buzin. Notre CHIC, avec son service de chirurgie et ses urgences ne fera pas partie de ce réseau. Du coup, le Comité de défense de l’hôpital qui tenait à Castelsarrasin son AG annuelle sous la présidence de Jean Paul Nunzi manifeste une certaine inquiétude, palpable dans les interventions des différents orateurs.

Aux grandes interrogations structurelles s’ajoutent en effet des préoccupations plus terre à terre. Quand pourra-t-on remplacer le chirurgien récemment décédé ? Pourquoi les médecins de l’hôpital de Moissac ne peuvent-ils pas assurer des remplacements à Montauban ?  Et les conditions de travail ? Déplorables, raconte une déléguée CGT qui dénonce pèle mêle des horaires à rallonges, des heures supplémentaires non payées, des formations insuffisantes et un manque criant de personnels… L’hôpital crie misère, même si le Comité admet que le matériel a été modernisé et que les robots d’analyse répondent bien aux besoins et aux attentes des personnels.

EHPAD

Mais le CHIC c’est aussi les établissements pour personnes âgées. A Castelsarrasin, après des années de tergiversations, la première pierre du nouvel établissement vient d’être posée. Ouverture escomptée en 2020, pour 130 lits et un coût global de 16 millions d’euros. De quoi avoir le sourire, d’autant que tout le monde y a mis du sien : la commune, le département qui a triplé sa contribution, et l ’ARS (l’agence régionale de santé ) Bref, l’effort de tous a permis de réduire le recours à l’emprunt : 11 millions sur 30 ans. Une bagatelle ! Et du coup les sourires se figent. Les familles ne vont-elles pas supporter cette charge ? Et pourquoi n’ont-elles pas été consultées sur le projet ? Elles avaient des choses à dire : sur les chambres sans robinets à oxygène, sur la buanderie, le linge sera lavé à Montauban, sur le parking insuffisant pour les besoins des familles et du personnel. D’ailleurs les syndicats en rajoutent : trop d’étages, pas commode pour les soins, d’autant qu’il n’y aura pas assez de personnels soignants. Qu’importe si l’ARS estime que les EHPAD de Moissac-Castelsarrasin sont mieux dotées que la moyenne des autres.

Dans le désert

Et pour compléter le tableau, le Comité de défense a sagement écouté Michel Beugin, son secrétaire, rendant compte de sa mission auprès de la Fédération des Centres de santé. Dans ces structures, les professionnels sont salariés, contrairement aux Maisons de santé où ils acquittent un loyer et sont à leur compte. La première Maison sur le territoire, verra le jour dans quelques mois à Saint Nicolas de la Grave.

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